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Saint-Roch

Paroisse Notre-Dame-de-La-Paix

Paroisse Notre-Dame-de-La-Paix

Une blessure et sa cicatrice

Ce vaste espace dominé par les passerelles bétonnées de l’autoroute Dufferin-Montmorency est l’héritage d’une période de développement accéléré dans l’histoire du Québec. La paroisse de Notre-Dame-de-la-Paix se trouvait dans cette zone maintenant déserte. Il n’en reste aujourd’hui que l’ancienne église recyclée en copropriétés. Des centaines d’habitations y ont été sacrifiées à la reine automobile, symbole de liberté et progrès. La blessure longtemps douloureuse a fini par se cicatriser.

Le rouleau compresseur du progrès

Dans les années 1960, le Québec se prend en main. La majorité canadienne-française connaît une période d’émancipation très rapide. Le fer de lance du développement pour les Québécois francophones est l’État, concentré sur la colline Parlementaire, juste en haut de cette falaise. Pour y faire venir des banlieues les milliers de travailleurs qui sont engagés dans la fonction publique, il faut une autoroute. La voici.

Le quartier Saint-Roch ne participe pas à ce vent de croissance. Les milliers d’emplois gouvernementaux qui lui étaient un temps destinés lui ont échappé et ses manufactures ferment en grand nombre depuis les années 1950. En 20 ans, des milliers d’emplois sont perdus et la population passe de 20 000 à 5 000 habitants. En 1961, un rapport d’experts juge la dégradation d’une partie du quartier si avancée qu’il recommande l’éradication pure et simple de centaines de taudis, notamment dans ce secteur désigné irrécupérable. Huit ans plus tard, l’endroit semble tout désigné pour y faire passer la nécessaire autoroute.

Guérir ou achever le malade ?

Mais l’endroit est si névralgique et le chantier si colossal que Saint-Roch accuse le coup. L’autoroute le coupe de ses racines. La blessure est profonde. Sans compter qu’une fois amorcé, le recours à la démolition pour faire table rase du passé et mieux préparer l’avenir est difficile à stopper. Les expropriations et les destructions se répandent plus à l’ouest.

En parallèle, des projets d’envergure sont esquissés dans le secteur, en écho aux nouveaux bâtiments institutionnels qui sont construits près de la gare du Palais. On envisage la construction d’une autre autoroute qui longerait la falaise, en basse-ville, et desservirait un grand centre commercial jumelé à deux tours à bureaux géantes, un projet nommé la Grande Place. Ces anticipations grandioses ne répondent cependant à aucun besoin bien identifié. L’éradication des habitations insalubres aboutit donc à des terrains vagues sans vocation, où seules la pauvreté et la criminalité se développent.

Un groupe de citoyens s’oppose alors farouchement à cette friche urbaine et contribue à inverser la tendance. Ce mouvement citoyen sera connu sous le nom d’îlot Fleurie, un point tournant dans la renaissance du quartier.

Soigner la blessure

Avec le temps, plusieurs actions ont atténué l’impact négatif du passage de l’autoroute. Des passerelles de béton devant mener à des voies de circulation abandonnées ont été démolies. Des artistes de la rue ont peint des fresques sur les piliers de béton autrefois gris et froids. Des fêtes de quartier se sont déroulées ici. Plus récemment, le Cirque du Soleil y a présenté un spectacle à grand déploiement pendant quatre saisons estivales. On y tient même une compétition de ski acrobatique spectaculaire en hiver. Aujourd’hui, le quartier Saint-Roch a retrouvé la vie trépidante de ses belles années et le bâti urbain s’est renouvelé aux alentours.

La blessure est guérie, mais la cicatrice demeure.

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