Gertrude Roy (1917-1971), née à Lévis, fait son cours classique au couvent de Jésus-Marie de Sillery et obtient le titre de bachelière ès arts en 1937. Après trois ans d’études à l’Université Laval, elle devient la première femme à y obtenir une licence ès sciences. Elle est de plus la seule femme à participer à un projet de la Station biologique du Saint-Laurent, à Grande-Rivière (Gaspésie), dont les travaux portent sur le cycle biologique du homard. Elle présente les résultats des recherches au 8e congrès de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences, tenu en 1941. Le Naturaliste canadien publie ces résultats la même année. En 1943, Gertrude Roy dépose sa thèse sur l’étude des microorganismes isolés de la morue. À nouveau, elle fait œuvre de pionnière : non seulement elle est la première femme à obtenir un doctorat ès sciences naturelles de l’Université Laval, mais elle est aussi la première à y enseigner au département de biochimie.
En 1945, la microbiologiste épouse Louis Lauzier (1917-1981), chimiste de formation puis océanographe. Les deux scientifiques se sont connus à l’Université Laval et sans doute côtoyés à la Station biologique du Saint-Laurent, où ils ont travaillé comme chercheurs. Le jeune couple vit quelques mois à Québec, dans le quartier de Saint-Sacrement, avant de s’installer à Grande-Rivière. Louis Lauzier occupe un poste d’hydrographe à la station biologique de St. Andrews, un centre de recherches sur les pêcheries, l’océanographie, la faune et la flore. Gertrude, devenue mère de famille, assiste son mari dans plusieurs de ses travaux et fait aussi de la traduction de textes scientifiques. Vers 1970, la famille Lauzier déménage à Ottawa, où Louis poursuit sa carrière comme secrétaire exécutif du Comité canadien d’océanographie. Gertrude Roy-Lauzier décède à l’âge de 53 ans. L’un des trois enfants du couple, Raymond, suit les traces de ses parents en faisant une brillante carrière de biologiste marin.