L'ancienne bibliothèque Gabrielle-Roy : une architecture digne de son époque Passer au contenu principal

Accueil / Citoyens / Patrimoine / Espace #PatrimoineVDQ / 2023 / L'ancienne bibliothèque Gabrielle-Roy : une architecture digne de son époque

Patrimoine

L'ancienne bibliothèque Gabrielle-Roy : une architecture digne de son époque

9 janvier 2023

Rédaction : Mélanie Roux, Enya Bélanger, Jennifer Coutu et Pauline Uwamahoro.

Les bibliothèques de la Ville de Québec, sources de connaissances, d'art et de divertissement, sont au cœur de la vie culturelle des citoyens. Elles ont inspiré plusieurs architectes. Ceux-ci avaient un but commun : les rendre accessibles aux citoyens et fonctionnelles. La bibliothèque Gabrielle-Roy n’y a pas fait exception : elle représentait l’architecture typique des années 1980.

La bibliothèque Gabrielle-Roy

Située dans le quartier Saint-Roch, la bibliothèque Gabrielle-Roy a été construite à l’ancien emplacement de l’Hôtel Saint-Roch, à côté de la Place Jacques Cartier. Elle était à la fois un centre culturel avec ses auditoriums et son centre d’exposition se situant où s'érige maintenant la tour Fresk et une bibliothèque centrale. Elle n’a pas toujours porté ce nom : lors de son inauguration en 1983, elle était la « bibliothèque centrale » de Québec. Ce n’est qu’en 1985, lors des festivités du 377e anniversaire de la Ville de Québec, que le nom de Gabrielle-Roy lui fut donné par le maire Jean Pelletier, pour faire honneur à l’auteure manitobaine qui vécut plusieurs années à Québec. Cet édifice devint également le siège social de l’Institut Canadien de Québec.

Son architecture extérieure

Les plans extérieurs ont été conçus par la firme d’architectes « Gauthier, Guité, Roy » formée de MM. Paul Gauthier, Gilles Guité et Jean-Marie Roy. Cet édifice se voulait une bibliothèque intégrant l'art organiquement.

Les plans soumis devaient répondre à deux exigences précises : la nouvelle bibliothèque devait être fonctionnelle et accueillante pour les citoyens de tous âges. La firme d’architectes a créé les plans selon la tendance de l’époque dite « moderne ». Leurs sources d’inspiration ont été le centre George-Pompidou de Paris (1977) pour le centre culturel et le Metropolitain Library de Toronto (1979) pour l’aspect architectural et sa fonctionnalité. Le parement extérieur de la bibliothèque était fait de briques brunes et son architecture se distinguait par ses lignes droites.

Notons que pour les travaux de rénovation et de modernisation en cours, le design architectural de la bibliothèque a été réalisé par le consortium Saucier + Perrotte | GLCRM.

Son architecture intérieure

L’intérieur de la bibliothèque a été conçu par une autre firme d’architectes, la firme « Bilodeau et St-Louis ». À droite de l’édifice, il y avait un amphithéâtre (auditorium Joseph-Lavergne) et un centre d’exposition. À l'entrée, on arrivait dans un grand atrium central d’où, en levant la tête, il était possible d’observer les quatre étages de la bibliothèque. Grâce aux puits de lumière, l’espace était baigné de soleil, rendant le tout très éclairé et chaleureux. À cela s’ajoutaient une fontaine d’eau et une multitude de plantes sur le pourtour de chaque basilaire.

La bibliothèque possédait, à l’origine, un petit auditorium à la Place des enfants et deux salles polyvalentes pouvant recevoir environ 50 personnes chacune, dont la salle Gérard-Martin.

En constante évolution

Des comptoirs et des sections ont dû être modifiés au fil des ans pour répondre aux besoins de la clientèle et suivre l’évolution technologique.

  • En 1985, une section dédiée à l'informatique est inaugurée : la Logithèque. Des postes informatiques étaient disponibles aux citoyens. En 1987, d’autres ordinateurs ont été ajoutés pour les enfants. En 1995, la Logithèque donna accès au réseau Internet.
  • En 1985, il y eut également l’instauration d’un comptoir de prêt et d’information de l’Office national du film du Canada (ONF).
  • En 1998, une seconde entrée est ajoutée pour accéder au complexe Jacques-Cartier.

  • En 2007, l’auditorium Joseph-Lavergne et le centre d'exposition sont fermés d’urgence : des problèmes au niveau structurel et le stationnement souterrain rendaient le tout non sécuritaire. En 2014, l’auditorium a été démoli.

Place à l’art

À l’arrière de l’édifice donnant sur la rue du Roy se déployait une grande fresque réalisée par « Murale Création ». Démantelée lors des travaux de rénovation, cette fresque avait été créée en 2003 pour souligner le 20e anniversaire de la bibliothèque. On y trouvait 20 citations provenant d’œuvres littéraires traitant de Québec à diverses époques. Sur 600 m2, on pouvait lire des extraits d’une multitude d’artistes comme Gilles Vigneault, Jean-Charles Harvey, Pierre Morency, Charles Trenet, Georgette Lacroix, Adolphe-Basile Routhier et Rudyard Kipling.

Une autre œuvre, occupant le centre de l’atrium, était celle de l’artiste Micheline-Alexina Beauchemin et s’intitulait « Comme une pluie d’or ». Réalisée en 1983, elle était constituée de plusieurs milliers de languettes d’aluminium de couleur or. Ressemblant à un mobile géant, l’œuvre était installée sous les puits de lumière et brillait de toute part.

La bibliothèque Gabrielle-Roy et les archives de la Ville de Québec

La bibliothèque a fermé ses portes en 2019 pour s’offrir une cure de rajeunissement. Au 4e étage se trouvaient les archives de la Ville de Québec. Celles-ci ont temporairement déménagé dans le Centre de documents semi-actifs situé sur la rue D’Estimauville. À la fin des travaux, le centre d’archives retournera à la bibliothèque.

Ancrée dans l’histoire de Québec 

Toute chose considérée, la bibliothèque Gabrielle-Roy n’est pas qu’un simple immeuble de la Ville de Québec; son histoire, son architecture ainsi que les transformations qu’elle a connues à travers le temps font d’elle un exemple incontestable de la richesse patrimoniale et culturelle de notre capitale.

Le projet Ex-Villes, qui prend fin en décembre 2022, aura été un projet d’envergure permettant de rassembler les archives des différentes municipalités annexées à la nouvelle ville en 2002 et de souligner l’histoire et le patrimoine de la Capitale-Nationale comme nous la connaissons à l’heure actuelle. Ce projet consistait à effectuer du « ménage » dans près de 18 000 contenants. Par ménage, nous sous-entendons l’application d’un calendrier de conservation, dont les délais sont approuvés par Bibliothèque et Archives nationales du Québec, qui donne les lignes directrices de ce qui doit être conservé ou détruit dans les documents. Bien que le projet Ex-Villes ait été un projet de traitement des archives, il n’en demeure pas moins qu’il aura permis de mettre en évidence les faces cachées de Québec d’un point de vue historique. Si celui-ci prend fin, il n’en est pas de même pour le traitement des archives de la Ville, qui continuera de révéler d'autres de ses secrets.

Sources

Retour