Expressionnisme
L’expressionnisme est un mouvement qui s’est développé en Europe du Nord à partir du début XXe siècle. À l’origine, il se manifeste notamment en Allemagne, en plus d’influencer les architectes des Pays-Bas regroupés autour de l’École d’Amsterdam. Il marque en quelque sorte la fin de la période associée à l’architecture moderne, puisqu’il favorise une démarche créatrice individuelle où la recherche formelle du bâtiment est une fin en soi. Entre 1960 et 1980, il façonne une partie du paysage urbain et semi-urbain de Québec avec les réalisations d’architectes tels qu’Evans St-Gelais, Jean-Marie Roy et André Robitaille. La création du campus de l’Université Laval et l’aménagement de la colline parlementaire sont par ailleurs deux projets qui regroupent des constructions marquantes de cette période. Celle-ci présente également des liens étroits avec le mouvement brutaliste qui prône l’expressivité des matériaux bruts et des systèmes techniques.
Le bâtiment découlant de l’expressionnisme se caractérise par une composition audacieuse et monumentale. En réaction à l'austérité de la doctrine fonctionnaliste, les architectes se libèrent de la fonction pour aller vers une conception plus formelle et symbolique, ce qui les amène à proposer un geste ou une signature architecturale. Le bâtiment se démarque ainsi du milieu, il devient une véritable œuvre d’art. L’utilisation de techniques de construction innovantes permet par exemple de réaliser des envolées plastiques qui prennent la forme de cônes, de dômes ou d’une quelconque géométrie courbe. L’expression sculpturale recherchée, à travers l’exploration formelle, se distingue aussi par un effet dramatique de la ligne verticale ou horizontale, un assemblage de volumes purs, une uniformisation des surfaces, un jeu de textures et un contraste lumineux.
Bâtiments liés à ce style