Biographie
Elzire Julien est née vers 1868. Elle est la fille de Jean Julien et Marie Berthiaume de la paroisse de Saint-Roch à Québec.
Le 3 septembre 1888, Elzire épouse le menuisier Magloire Cauchon dans la paroisse Saint-Roch à Québec. Le couple aura plusieurs enfants, dont Magloire, Joseph, Antoine, Camille, Alice et Elzire Cauchon.
Devenue veuve en 1927, Elzire Julien reprend à son compte l’entreprise de son époux qu’elle incorpore avec ses enfants Joseph (entrepreneur) et Magloire (mécanicien) en 1929. Dès lors, elle préside aux activités de Magloire Cauchon Ltée.
L’école Saint-Joseph (1929) dessinée par Raoul Chênevert, est le premier chantier d’envergure mené par Magloire Cauchon Ltée sous la présidence de Mme Julien. L’école des Saint-Martyrs-Canadiens, conçue par le même architecte, sera bâtie l’année suivante. Magloire Ltée s’attelle dans les mêmes années à des chantiers résidentiels, dont le 1116-1122 avenue Murray d’après les plans de J.-Aurèle Bigonesse pour Ernest Lapointe. Aussi, en 1930 Magloire Cauchon Ltée érige le 250, rue du Roi, à nouveau selon les plans de Chênevert, et dont la famille Cauchon conserve la propriété jusqu’en 1972.
En 1929-1930, Chênevert donne les plans d’une maison pour madame Magloire Cauchon qui est projetée sur l’avenue des Braves, mais ne fut vraisemblablement pas construite. L’architecte avait donné les plans pour la maison de Joseph Cauchon sur la même avenue deux ans auparavant. Mme Julien-Cauchon semble toutefois avoir résidé au 309, rue de la Salle (actuellement parc Henriette-Belley) jusqu’à sa mort.
Sous Mme Julien-Cauchon, Magloire Cauchon Ltée contribue à l’effort de guerre, alors qu’ils remplissent des contrats pour le gouvernement fédéral. En 1940, ils construisent un entrepôt pour le Corps royal canadien des magasins militaires (RCOC, Royal Canadian ordonnance Corps) dans le quartier Saint-Malo et un autre à Valcartier; l’année suivante, ils obtiennent deux contrats pour la construction d’arsenaux fédéraux.
Elzire Julien occupe la présidence de Magloire Cauchon Ltée jusqu’en 1942, alors qu’elle cède le poste à son fils Joseph qui l’épaulait depuis 1929 à titre de gérant de l’entreprise familiale. Elle décède l’année suivante, le 10 février 1943 à l’âge de 75 ans.
L’exceptionnel parcours d’Elzire Julien, qui apparaît aujourd’hui comme une des premières femmes à prendre sa place dans le milieu traditionnellement masculin de la construction dans la foulée d’une meilleure reconnaissance des droits juridiques des femmes, est singulier mais pas unique : Anna Falardeau, veuve du couvreur Eugène Falardeau, obtiendra à la même époque les lettres patentes pour poursuivre les activités de son époux.
Sources:
Le Soleil, «mort de madame Mag. Cauchon», 11 février 1943, p.16.
Gazette officielle du Québec, 5 octobre 1929, p. 3612.
Le Droit, 9 décembre 1940 et 15 juillet 1941.