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Répertoire du patrimoine bâti

Fiche

Postmodernisme

Apparu en réaction au style international, le postmodernisme est un mouvement qui s’oppose à l’architecture moderne dès les années 1960. L’architecte américain Robert Venturi est considéré comme l’un de ses précurseurs, car il en pose les bases théoriques. Il s’agit entre autres de renouer avec le passé pour en repérer les modèles typologiques, de s’inspirer de la tradition locale de construire à l’aide de l’architecture vernaculaire et de prendre en considération le contexte dans lequel le bâtiment se trouve. Au Québec, le postmodernisme prend forme autour de l’intérêt grandissant pour la conservation du patrimoine bâti, de la création du ministère des Affaires culturelles (1961) et de la montée du mouvement nationaliste. Il se manifeste surtout à partir des années 1980 dans les tissus urbains anciens de Québec comme les quartiers Saint-Jean-Baptiste, Montcalm et Saint-Sacrement, mais également dans celui du Vieux-Québec / Cap-Blanc / Colline parlementaire.

Le postmodernisme cherche avant tout à s’intégrer à l’environnement, soit en créant un lien avec les autres bâtiments ou en empruntant des traits architecturaux au milieu qui permet son insertion. Cette intervention se veut sensible, car elle fait la fusion entre le passé et le présent. L’échelle de la construction neuve ou de l’agrandissement est de ce fait adaptée au cadre bâti existant tandis que les matériaux modernes et traditionnels (bois, granit poli ou pierre de taille) sont employés simultanément. La réinterprétation esthétique de la composition se rattache quant à elle aux styles issus du passé, en regard à la forme, aux éléments structuraux, à l’ornementation ou aux principes d’une école comme celle des Beaux-Arts. Le postmodernisme se réfère à la symbolique de l’histoire, mais en posant un regard conscient et actuel sur l’architecture, son traitement demeure contemporain.

Éléments caractéristiques :
- Composition alliant le passé et le présent qui retourne à la symbolique de l’histoire et qui se veut en réaction à l’architecture moderne : lien avec le passé pour en repérer les typologies, emploie simultané de matériaux modernes et traditionnels, considération de la tradition locale de construire à l’aide de l’architecture vernaculaire et intégration à l’environnement bâti.
- Fondation en béton.
- Murs : revêtement de brique, de béton, de pierre, généralement de pierre de taille ou de granit poli, de bois, de métal ou de métal et de verre avec le mur rideau; structure en bois, en acier ou en béton armé.
- Toit plat (bassin ou à égout intérieur) ou plat aménagé en terrasse; revêtement de membrane(s). Toit plat à faible pente (à égout extérieur); pente très faible (moins de 15°); revêtement de bardeau d’asphalte ou de membrane(s). Toit à deux versants droits, à versants multiples ou asymétrique; pente faible (moins de 30°), moyenne (entre 30° et 45°) ou forte (plus de 45°); revêtement de bardeau d’asphalte ou de tôle profilée.
- Porte à panneau avec vitrage, pleine ou entièrement vitrée; fenêtres avec vitrage clair, teinté, réfléchissant, dépoli ou à motifs.
- Saillies : galerie, marquise, perron et portail.
- Ornements inspirés des siècles précédents.

Illustration : Charles-Étienne Brochu, 2022.