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Répertoire du patrimoine bâti

Fiche

Minimalisme

Le minimalisme en architecture découle de l’Art minimal, un mouvement artistique se voulant en réaction à l’expressionnisme abstrait. Il prend plus spécifiquement forme au cours des années 1960, suite aux réflexions de deux architectes : l’autrichien Adolf Loos avec l’essai Ornement et crime (Ornament und Verbrechen) et l’allemand naturalisé américain Ludwig Mies van der Rohe avec la formule Less is more (moins, c’est plus). Il rejette l’ornementation et tous les éléments superflus, afin de ne miser que sur l’idée, l’espace et l’esthétique du bâtiment. La réalisation de ce dernier s’effectue donc avec retenue et sobriété. Présent à partir des années 1980 à Québec, le minimalisme se trouve sur l’ensemble du territoire de la ville.

Le bâtiment issu du mouvement minimaliste se caractérise par une économie de concepts, de formes et de matériaux, ce qui résulte en une utilisation d’un minimum de moyens pour créer un maximum d’effet. Il présente une géométrie épurée et simplifiée, un raffinement des proportions ainsi qu’une pureté plastique pouvant nécessiter des technologies de pointe et des techniques de construction complexes. Les matériaux riches, nobles et de qualité sont associés à une mise en œuvre impeccable et dépouillée, en plus de mettre en valeur les composantes fondamentales du bâtiment comme la toiture, les poteaux ou les fenêtres. Cette architecture se veut également intemporelle, puisqu’elle cherche l’abstraction. À l’aide du traitement de la lumière, elle configure par exemple l’espace pour le stimuler ou le rendre irréel.

Malgré le fait que le minimalisme ne soit pas associé à un budget limité, il se rapproche de l’architecture low-tech (basse technologie) et de l’architecture low-cost (à bon marché) qui apparaissent en quelque sorte dans son sillage. Les contraintes économiques d’un projet tendent par conséquent à aller vers l’essentiel, et ce, en terme de contribution à l’espace et d’adéquation avec le milieu. En usant d’originalité et d’inventivité, un bâtiment peut être réalisé avec des matériaux industriels ou recyclés, des techniques de construction locale efficientes et des procédés qui maximisent l’énergie, la surface d’occupation ou la qualité du milieu environnant.

Éléments caractéristiques :
- Composition abstraite issue de l’Art minimal : moins, c’est plus (less is more), caractère épuré, raffinement des proportions, pureté plastique, importance accordée à l’idée, l’espace et l’esthétique du bâtiment et absence d’ornementation ou ornementation permettant la mise en valeur des matériaux; mouvement qui se rapproche de l’architecture low-tech (basse technologie) et low-cost (à bon marché).
- Volume simple.
- Fondation en béton.
- Murs : revêtement de brique, de béton, de pierre, de bois, de métal, de métal et de verre avec le mur rideau ou d’enduit (stuc); structure en bois, en acier ou en béton armé.
- Toit plat (bassin ou à égout intérieur) ou plat aménagé en terrasse; revêtement de membrane(s). Toit plat à faible pente (à égout extérieur); pente très faible (moins de 15°); revêtement de bardeau d’asphalte ou de membrane(s).
- Porte à panneau avec vitrage, pleine ou entièrement vitrée; fenêtres avec vitrage clair, teinté, réfléchissant, dépoli ou à motifs.
- Saillies : galerie, marquise, perron et portail.
- Ornements utilisés pour mettre en valeur la lumière et les matériaux : jeux d’ombres et de lumière et composantes de base du bâtiment avec la fondation, les éléments structuraux, les murs, les cloisons, le toit et les systèmes structuraux, mécaniques et électriques.

Illustration : Charles-Étienne Brochu, 2022.