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Patrimoine

Chronique toponymique : parc de l'Alaska

13 novembre 2018

Texte de Vanessa Bell

Cette chronique mensuelle rend hommage aux histoires cachées derrière les noms de lieux à Québec. Chaque mois, un auteur émergent soutenu par Première Ovation s’inspire du patrimoine pour créer de courtes œuvres où le réel croise l’imaginaire. En novembre, rêvez de la neige avec le parc de l'Alaska.

Parc de l'Alaska

Coucher les forêts

L’Alaska c’est une rue à l’est une confusion des quartiers aux États une fantaisie de fonctionnaires de cowboys manqués de métaux édentés de Mongols kamikazes. L’écheveau entre l’ici et l’ailleurs. [l’Alaska] composition approximative une maison sortie de ton ventre le silence le matin quand les enfants dorment. Un terrain où mettre le feu.

[un feu qui brûle se regarde en silence]

L’Alaska c’est une poignée d’arbres du bétail abandonné une clairière cachée après l’immensité. De la volonté qu’il faut pour quitter les lieux où nous avons aimé ri pleuré les nôtres. Une chambre de fond de couloir un feu dans la neige des paniers vides qui craquent sous nos yeux. Un cheval devenu fou une chanson oubliée par cœur la mâchoire serrée. Ne pas retourner.

L’Alaska c’est un continent qui sue sa vodka et ses castors à grosses gouttes où s’abreuvent renards et enfants depuis qu’on a couché leurs forêts. Un sommet qui lève la main le souvenir d’une marche longue comme ça des ponts de glace faits des reliques des anciens un fleuve pour seule promesse. Un parc collé aux flancs d’une rue où nul missile n’a ouvert la bouche. C’est ta mère dans ton dos des coups de feu aux genoux.

Un chemin à la montagne qui culmine en boîte d’acier qu’on dit pour le courrier. L’Alaska c’est ton corps qui tangue vers l’intérieur et mes mains.

Afin de continuer de raconter le toponyme, l'auteure a échangé avec l'artiste sonore Mériol Lehmann. En résulte une pièce en dialogue avec son texte, parce que la musique peut là où les mots sont parfois faillibles.

Québec ville de littérature UNESCO

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