Accueil / Citoyens / Patrimoine / Découvrir les quartiers de Québec / Saint-Jean-Baptiste / Points d'intérêt / Grande Allée
De simple chemin de campagne au 17e siècle, la Grande Allée s’est transformée en l’un des endroits les plus cossus de Québec à la fin du 19e siècle. Plus tard, cette artère occupée par les mieux nantis s’est ouverte à un large public, tant québécois qu’étranger. Sa vocation est aujourd’hui d’accueillir tous ceux qui aiment boire, manger, danser, faire des rencontres, en un mot jouir de la vie.
En 1648, les Jésuites écrivent dans leur journal qu’ils ont emprunté la « grande allée », ce long chemin qui conduit de la résidence du gouverneur de la colonie, située au sommet du cap Diamant, jusqu’au cap Rouge, à dix kilomètres plus à l’ouest. Cette voie de circulation est alors peu fréquentée et peu de gens y habitent.
Après la conquête de la Nouvelle-France par les Britanniques, en 1759-1760, les militaires s’approprient les prairies situées devant les remparts, le long de la Grande Allée, du côté du fleuve. Leur objectif est de maintenir à découvert tout ennemi qui voudrait attaquer la ville. Du côté nord, les communautés religieuses vendent progressivement quelques terrains à des ouvriers et artisans qui s’établissent près de la porte Saint-Louis, dans ce qui deviendra le faubourg Saint-Louis.
Au milieu du 19e siècle, de riches résidents quittent aussi les quartiers densément peuplés de la ville intra-muros pour fuir les épidémies et les risques d’incendie. La Grande Allée leur offre de l’air pur et beaucoup d’espace où construire leurs habitations de prestige : villas et maisons en rangée sur le modèle de la terrace house anglaise, dont un exemple éloquent subsiste au 640 à 664 Grande Allée, érigé en 1847-1848.
En 1871, le départ des militaires accélère le développement de ce secteur en libérant les terrains qui leur étaient réservés. Le gouvernement de la province de Québec, créé lors de la formation du Canada en 1867, acquiert l’un d’eux, le « Garrison Cricket Field », pour y élever l’hôtel du Parlement. Aussitôt, plusieurs notables souhaitent s’établir à proximité du prestigieux édifice.
Les terrains que cède le gouvernement fédéral sur la Grande Allée trouvent rapidement preneurs. Entre 1877 et 1900, du sommet de la côte à Perrault, où s’élève aujourd’hui l’édifice La Laurentienne, jusqu’aux remparts, de riches hommes d’affaires, des hauts fonctionnaires et des politiciens en vue se font construire de luxueuses résidences. Le style le plus en vogue à l’époque est le Second Empire, associé aux valeurs de prospérité, de progrès et de puissance, également choisi pour le parlement. L’exemple le plus représentatif se trouve aujourd’hui au 455-555 Grande Allée.
Inspirées par l’aménagement des artères de prestige en Europe, les autorités municipales procèdent à l’élargissement de la Grande Allée à la fin des années 1880 et la bordent d’ormes d’Amérique. Défilés et cortèges officiels y circulent désormais et certains se plaisent à la qualifier de « Champs-Élysées de Québec ». L’éclairage électrique et l’une des premières lignes de tramway électrique de la ville accroissent encore sa notoriété. Entre 1900 et 1930, l’autre versant de la côte à Perrault, du côté ouest, accueille à son tour plusieurs riches résidents qui parent la Grande Allée de nouvelles habitations de luxe.
Cette voie royale se transforme à nouveau dans les années 1960. Plusieurs maisons cossues de style Second Empire, situées devant le parlement, sont démolies pour faire place aux édifices à bureaux du gouvernement. Un grand hôtel aux lignes avant-gardistes s’élève également en bordure des plaines d’Abraham. Puis, dans les années 1980, la vie nocturne du Vieux-Québec déborde sur la Grande Allée : restaurants, bars et terrasses remplacent les riches occupants.
Aujourd’hui, la Grande Allée demeure la porte d’entrée de nombreux dignitaires en visite à Québec. Mais des touristes et résidents de tous les milieux la fréquentent pour se restaurer et s’amuser dans les établissements qui font d’elle un haut lieu de la vie nocturne à Québec.
Lewis Pagé
1969
225, Grande Allée Est
Trois personnages masculins stylisés, mais d’une grande expressivité semblent en plein conciliabule.
Pierre Leblanc
2008
Porte de l’édifice Guy-Frégault, 225, Grande Allée Est
Le sculpteur s’est inspiré de l’orme, cet arbre majestueux omniprésent dans les œuvres des artistes Marc-Aurèle Fortin et Armand Vaillancourt. Sur certaines des branches sont gravés les mots « Au cœur des feuilles l’idée de l’arbre », extraits d’un poème de Gaston Miron.
Rose-Aimée Bélanger
2013
500, Grande Allée Est
Un simple moment de la vie immortalisé dans le bronze : des personnages tout en grâce et en rondeurs, caractéristiques de l’œuvre de l’artiste, s’abandonnent à la lecture.
Gilles Doyon
Inconnue
140, Grande Allée Est
Ce cheval sculpté à la silhouette altière fait partie d’une série qui en compte six autres, installés dans la grande région de Québec, notamment à Saint-Antoine-de-Tilly. Mirasse est le gardien des six autres chevaux et le seul à avoir des yeux, d’où son bouclier en forme d’iris.
Régis Canuel
2007
385, Grande Allée Est
Deux sculptures murales ornent les cheminées extérieures de l’hôtel Manoir de la Tour. Elles évoquent les tours Martello construites entre 1808 et 1812, dont l’une se trouve tout près, dans le parc des Champs-de-Bataille.
Artistes : Léopold Morice, sculpteur, et Paul Chabert, architecte
1911
Cours du Général-De Montcalm
En 1759, Louis-Joseph de Saint-Véran, marquis de Montcalm, commande les troupes françaises lors de la bataille des plaines d’Abraham, où il trouvera la mort. Le sculpteur l’a représenté blessé sur le champ de bataille, l’épée encore à la main, un canon à ses pieds. Il est soutenu par une figure ailée, la Renommée, qui s’apprête à le couronner de laurier, gage de son héroïsme.
Jean-Robert Drouillard
2000
Reproduction en béton d’une sculpture sur bois, cette œuvre montre un personnage dont le corps est un pouce. Elle résulte d’un travail sur l’autoportrait et sur les handicaps existentiels, au cœur de la démarche de l’artiste.
Empruntant la forme d’une voile de navire, la sculpture met en relief quelques pages de l’histoire de Québec depuis les premiers temps jusqu’à nos jours.
Partagez cette page :