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Saint-Jean-Baptiste

Grande Allée

Résidences de luxe pour notables bien nantis

Deux résidences privées, aujourd’hui reconverties en commerces de service, illustrent à merveille le statut prestigieux de la Grande Allée au tournant des 19e et 20e siècles. Elles appartenaient à des citoyens en vue de Québec, l’une aux Price, qui œuvraient dans l’industrie du bois et des pâtes et papier, située au no 575, et l’autre aux Garneau, actifs dans le commerce de gros et la politique, située au no 600.

Le jumelé distinctif Garneau-Meredith, 575 Grande Allée

Avec son revêtement de briques sophistiqué, sa toiture à pente abrupte et ses tourelles coniques de style château, le jumelé Garneau-Meredith affiche fièrement le statut de ses occupants. Inspiré des châteaux de la Loire, ce style très populaire à Québec après la construction du Manège militaire et du Château Frontenac sied parfaitement à la Grande Allée, devenue le secteur le plus huppé de Québec au moment de la construction de ce jumelé, en 1899-1900. Le notaire Meredith, qui habite l’un d’eux, est le fils du juge en chef du Québec. L’autre occupant est le fils de Pierre Garneau, ancien maire et ministre influent du gouvernement du Québec. Son fils Georges est ingénieur, chimiste et homme d’affaires.

Ce commerçant prospère jouera un rôle décisif quand il deviendra maire de Québec à son tour, de 1906 à 1910, en cédant à la Commission des champs de bataille nationaux les premiers terrains des futures plaines d’Abraham. Il sera également le premier président de cette Commission et présidera aux célébrations du tricentenaire de la fondation de la ville de Québec, en 1908, dont le legs principal est justement le parc des Champs-de-Bataille.

Le somptueux manoir Price, 600 Grande Allée

Lorsqu’il s’établit sur la Grande Allée, en 1901, William Price vient de succéder à son oncle à la tête de la Price Brothers and Company, pour laquelle il travaille depuis 1885. L’entreprise fondée par son grand-père a fait fortune, mais, déficitaire depuis plusieurs années, elle est menacée de faillite malgré sa valeur aux livres de près d’un million de dollars. Le jeune et entreprenant William (il n’a que 34 ans) relance la compagnie tout en déboursant la somme considérable de 25 000 $ pour édifier cette somptueuse demeure de style néo-Tudor. Son porche monumental orné de motifs sculptés, son fronton à colombages et son balcon à colonnade coiffé d’un toit conique proclament avec force l’opulence de son propriétaire, dont l’optimisme est justifié.

En 1905, en effet, la Price Brothers renoue avec des profits dépassant le million de dollars et William Price en est l’actionnaire majoritaire. Figure de proue de l’économie de Québec, il est aussi président de la Chambre de commerce et membre du conseil d’administration de plusieurs compagnies.

Qui se ressemble s’assemble

Les voisins de ces deux notables de la Grande Allée sont généralement aussi riches et influents. De l’extérieur, leurs luxueuses résidences sont de styles assez divers. Les plus anciennes ont adopté le style néoclassique (au 640-664), puis le style Second Empire est devenu la norme (aux 661-675 et 455-555) et enfin l’éclectisme, qui intègre plusieurs styles, comme en témoignent les résidences Price et Garneau. Mais ces gens font partie d’un même milieu et se réunissent dans leurs demeures conçues de la même façon à l’intérieur. Leurs fréquentes activités mondaines se déroulent dans les pièces d’apparat : salon, salle à manger, bibliothèque, salle de billard et fumoir, décorés de boiseries et de meubles précieux. Leurs domestiques ont des quartiers à part et circulent par des escaliers distincts. L’objectif de ces mondanités est de partager sa richesse avec des personnes qui font partie des mêmes cercles du pouvoir et de démontrer clairement sa réussite. En plus de s’amuser.

Nouvelles vocations de ces demeures prestigieuses

Ces deux magnifiques résidences représentent bien l’évolution récente de la Grande Allée. L’une a été reconvertie en discothèque, l’autre en restaurant et boîte de nuit. Leur intérieur a été transformé pour remplir leur nouvelle fonction mais leur extérieur a été bien préservé. Les activités de divertissement y occupent une place encore plus importante.

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