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Saint-Jean-Baptiste

Lewis Pagé

Sculpteur et fondeur d’art

Partisan de longue date de l’art public, Lewis Pagé a été le premier sculpteur contemporain de Québec à vivre de son art. Cet artiste passionné, en partie autodidacte, a travaillé avec acharnement pour se démarquer tout au long de sa carrière. En 1968, il ouvre une première fonderie d’art dans la cour intérieure de sa maison de la rue Richelieu. Quelques-unes de ses œuvres embellissent le quartier Saint-Jean-Baptiste.

Une passion à partager

Dans l’une des premières entrevues qu’il accorde à un journaliste de Québec, en 1966, Lewis Pagé souhaite qu’on permette aux artistes de s’exprimer librement en collaboration avec les architectes qui semblent penser à tout, sauf à orner leurs édifices d’œuvres d’art.

On ne saurait donc s’étonner si, au fil des ans, plusieurs de ses œuvres ont trouvé place dans des lieux publics, comme cette Petite liseuse en bronze au seuil de la succursale Saint-Jean-Baptiste de la bibliothèque de la Ville de Québec. Deux autres de ses œuvres sont exposées dans le quartier : la statue en pierre à trois personnages intitulée Colloque, située sur le terrain du ministère de la Culture et des Communications du Québec, au no 225 Grande Allée Est, et la Dispute philosophique placée à côté du Grand Théâtre, boulevard René-Lévesque. Quatre autres de ses sculptures parent d’autres secteurs de la ville, dont la colossale Marie Immaculée qui surplombe le fleuve, devant l’église de Saint-Michel, à Sillery.

Une inspiration foisonnante

Lewis Pagé se consacre entièrement à la sculpture après avoir passé dix années à exercer divers métiers. Initié à la sculpture par son père, qui s’amusait à façonner dans le bois des figures de saints ou de notables de son village, Pagé suit des cours du soir à l’École des beaux-arts de Québec entre 1957 et 1961. À partir de 1962, l’amour de la sculpture est plus fort que tout. Il abandonne toute autre activité lucrative et passe de 70 à 80 heures par semaine dans son atelier, à sculpter les métaux, la pierre et le bois. Ses nombreuses créations sont tantôt figuratives, tantôt abstraites : hommes, animaux et éléments naturels en mouvement dominent sa production. Parmi les œuvres que Pagé expose à la galerie Zanettin, en 1965, à Québec, un critique remarque que « parfois le sculpteur parvient à l’expression pure de son rythme intérieur, dans des compositions abstraites de sa seule sensibilité, […] c’est alors [qu’il] s’exprime avec le plus de vérité et de force ».

Attiré par le travail du bronze que peu d’artistes pratiquent au Québec, vu l’absence de fonderie d’art, Pagé part étudier cette technique en Ontario en 1967. De retour à Québec, il met sur pied une première fonderie dans la cour intérieure de sa maison du no 659 rue Richelieu. Il approfondit plus tard ses connaissances sur la technique du coulage du bronze à la cire perdue à Genève, puis à New York, et ouvre une seconde fonderie dans le quartier Saint-Roch en 1974, avant de collaborer à la création de la fonderie de grande envergure d’Inverness, aujourd’hui réputée.

L’aluminium, l’acier, le bois, la pierre et les rebuts de métal l’inspirent tout autant. Pagé renouvelle son style et développe constamment ses techniques, séduisant autant les critiques que le public.

Un artiste réputé

Dès 1970, Lewis Pagé est choisi pour représenter le Québec à l’exposition universelle d’Osaka, au Japon, où son œuvre Famille assise est remarquée. Pendant les décennies suivantes, son acharnement au travail, sa recherche d’authenticité et sa riche créativité artistique et poétique lui vaudront de prendre place parmi les grands sculpteurs du Québec moderne.

Ses œuvres inspirées par son amour de la nature, originales et attachantes, aux formes abstraites élancées, tout en rythme, expriment les thèmes dominants de l’éclatement et de l’envol. De caractère fier, convaincu du rôle novateur de l’artiste dans la société et de son précieux apport à l’imaginaire collectif, Lewis Pagé succède à d’autres sculpteurs de talent qui ont habité Saint-Jean-Baptiste, tels Louis Jobin et Henri Angers.

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Vidéo

Artiste et ses statues

L’artiste en art visuel Jean-Marc Mathieu-Lajoie habite et crée dans le quartier depuis le début des années 1980. Il est fortement attiré par les objets fabriqués en série à partir de moules, comme les sculptures religieuses qu’il accumule dans son atelier pour en faire des œuvres qui portent à la réflexion. C’est une façon originale de sauvegarder ce patrimoine en péril.

Art public

Colloque

Colloque

Lewis Pagé

1969

225, Grande Allée Est

Trois personnages masculins stylisés, mais d’une grande expressivité semblent en plein conciliabule.

Dispute philosophique

Dispute philosophique

Lewis Pagé

1972

269, boulevard René-Lévesque Est

Sur le terrain du Grand Théâtre, trois sages assis en cercle semblent en pleine discussion. Mais l’atmosphère est au calme et à la réflexion plus qu’à la dispute. Fidèle à sa manière minimaliste, Lewis Pagé a exprimé en quelques traits bien accusés la profondeur de l’esprit humain.

La petite liseuse

La petite liseuse

Lewis Pagé

2007

755, rue Saint-Jean

La sculpture en bronze, posée sur un socle en granit, est adjacente à la bibliothèque Saint-Jean-Baptiste. Elle représente une jeune fille assise en tailleur, plongée dans la lecture d’un livre. Le personnage est coiffé d’une casquette du Festival d’été de Québec. L’artiste a su rendre avec sensibilité et une grande économie de moyens toute la concentration de la jeune liseuse.