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Saint-Jean-Baptiste

Monument aux suffragettes

Hommage à la lutte des Québécoises pour le droit de vote

Ironie du sort, c’est Pauline Marois, première femme à occuper le poste de premier ministre du Québec, qui a inauguré en 2012 ce monument dédié à la première femme élue à l’Assemblée nationale et à trois pionnières du long combat menée par les Québécoises pour l’obtention du droit de vote. Ce contraste historique témoigne du fructueux chemin parcouru par les femmes du Québec dans leur quête d’émancipation.

Enfin!

En avril 1940, le premier ministre Adélard Godbout accorde enfin aux femmes du Québec le droit de voter et de se présenter aux élections provinciales, après 13 projets de loi déposés en ce sens entre 1922 et 1939, tous rejetés. Elles sont les dernières à obtenir ce droit au Canada.

Trois figures de proue

Les trois suffragettes représentées sur ce monument ont joué un rôle important dans la lutte pour l’obtention de ce droit. En 1921, Marie-Lacoste Gérin-Lajoie participe à la fondation du Comité provincial du suffrage féminin, puis en devient coprésidente. En dépit de son activisme, cette organisation obtiendra peu de résultats face à la ferme opposition du premier ministre Taschereau et du haut clergé.

Une nouvelle génération se joint à ce mouvement en 1927, quand la professeure Idola Saint-Jean crée l’Alliance canadienne pour le vote des femmes. Deux ans plus tard, Thérèse Forget-Casgrain, fille et épouse d’hommes politiques, transforme le Comité provincial du suffrage féminin dont elle est présidente en la Ligue des droits de la femme. Toutes ces initiatives se heurtent à un mur jusqu’à la démission du premier ministre Taschereau en 1936, puis à la défaite électorale du premier ministre Duplessis en 1939, qui était contre la mesure.

Une vague de fond

En 1791, lorsqu’on fixe les règles du premier système parlementaire au Canada, tout propriétaire a le droit de voter et de se présenter aux élections, peu importe son sexe. Ce droit est cependant retiré aux femmes en 1849. Les premières à réagir sont les femmes des communautés anglophones qui, à compter de 1893, fondent le Montreal Local Council of Women pour réclamer davantage de droits. Inspirées par un courant similaire aux États-Unis, elles militent pour l’égalité juridique, le suffrage féminin et l’éducation des jeunes filles. Mais leurs revendications se heurtent à une très forte résistance dans la société québécoise à majorité francophone. En 1913, la Montreal Suffrage Association renforce ce mouvement.

Durant la Première Guerre mondiale, l’appui décisif des Canadiennes à l’effort de guerre joue en leur faveur. À partir de 1916, les provinces leur accordent successivement le droit de vote. Le gouvernement du Canada y consent en 1918. Mais le Québec reste à l’écart jusqu’en 1940.

Les femmes du Québec goûtent du bout des lèvres à la politique

Au Québec, les mentalités évoluent d’abord lentement. Dans les années 1940-1950, seule une dizaine de femmes brigue les suffrages des électeurs, sans succès. La première femme à siéger à l’Assemblée nationale est Marie-Claire Kirkland-Casgrain, représentée sur ce monument, élue en 1961 dans une circonscription de Montréal. Nommée ministre, elle pilote divers projets de loi touchant les droits des femmes, notamment celui sur la capacité juridique de la femme mariée, adopté en 1964, qui libère les épouses de la tutelle légale de leur mari. Elle propose aussi de créer le Conseil du statut de la femme, un organisme mis en place en 1973, qui annonce les débuts d’un temps nouveau.

La situation contemporaine des femmes au Québec

À partir des années 1970, la condition des femmes du Québec fait de rapides et substantiels progrès dans toutes les sphères de la société, sous l’impulsion d’un fort mouvement féministe. Aujourd’hui, le Québec se démarque par la reconnaissance unanime de l’égalité hommes-femmes et de nombreux programmes sociaux favorisant l’accès des femmes au marché du travail. Résultat : le Québec a rejoint la moyenne canadienne quant à la proportion de femmes sur le marché du travail et nombre d’entre elles occupent des positions de tête, dans plusieurs domaines non traditionnels, y compris la politique. Cette situation leur assure notamment une plus grande indépendance financière, garante de leur autonomie.

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La Révolution tranquille des années 1960 est une période de grande transformation dans l’histoire du Québec. Lynne-Marie Casgrain raconte comment sa mère, première femme élue à l’Assemblée nationale, y a contribué en donnant une plus grande place aux femmes à l’époque où le Québec était dominé par les hommes.

Crédit : Extraits de discours de Jean Lesage, Marie-Claire Kirkland-Casgrain et René Lévesque, 1961 à 1964.

Images anciennes

Art public

Monument en hommage aux femmes en politique

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Jules Lasalle

2012

Jardins du Parlement

Cet ensemble sculptural rappelle le combat des femmes pour obtenir le droit de vote et celui de participer pleinement à la vie politique. Trois militantes de la première heure, Idola Saint-Jean, Marie-Lacoste Gérin-Lajoie et Thérèse Forget-Casgrain, ont ouvert la voie à la première députée au Parlement, Marie-Claire Kirkland.