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Saint-Roch

Bière en basse-ville

Bière en basse-ville

Une longue et savoureuse histoire

La tradition brassicole à Québec remonte au temps de la Nouvelle-France, quand l’intendant Talon établit une première brasserie d’envergure au pied de l’actuelle côte de la Potasse, où se trouve l’espace vert. Après avoir accueilli la résidence de l’intendant, l’emplacement retrouve sa vocation d’origine au 19e siècle avec l’installation de la brasserie industrielle Boswell. Aujourd’hui, les microbrasseurs du quartier Saint-Roch se distinguent par leur créativité reposant sur des savoir-faire ancestraux.

Les premiers habitants et l’alcool

Au 17e siècle, les premiers habitants de la Nouvelle-France consomment de l’alcool sur une base régulière. Ils ont importé cette habitude de France où l’eau polluée était souvent source de maladie. Ici, l’eau est abondante et saine. Les plus démunis se contentent d’en boire, alors que plusieurs se procurent du vin et de l’eau-de-vie importés de France, parfois à fort prix.

La brasserie de Jean Talon

Les frères récollets auraient été les premiers à brasser de la bière dans la colonie, pour leurs besoins, à partir de 1620. Les Jésuites en font autant quelques années plus tard. En 1668-1669, l’intendant Jean Talon se distingue en voulant produire de la bière à grande échelle. Il souhaite ainsi restreindre la consommation de vin et encourager la culture locale d’orge et de houblon, pour développer l’économie. Il prévoit même d’exporter la moitié de la production aux Antilles.

Des fouilles archéologiques ont mis au jour les vestiges de la brasserie qu’il a fait construire sur le site actuel de l’îlot des Palais. Ce bâtiment de 45 mètres de long comportait une citerne d’eau, un germoir et un four pour transformer l’orge germé en malt. (Les cuves de fermentation sont retournées en France dès l’époque de Talon). Mais les 800 habitants de Québec et la faiblesse des liens commerciaux avec les Antilles n’ont pu assurer la rentabilité de l’entreprise, qui doit fermer ses portes en 1675.

La fabrication industrielle de la bière

En 1852, le brasseur d’origine irlandaise Joseph Knight Boswell achète ici un vaste terrain laissé désert par l’incendie de 1845 qui a ravagé tout le quartier Saint-Roch. Son entreprise est si prospère que les nouveaux édifices qu’il construit pour répondre à la demande occupent graduellement l’ensemble du terrain. À partir de 1868, Boswell entrepose une partie de sa production dans les voûtes du second palais de l’intendant, construit en 1719.

Un siècle plus tard, la brasserie Boswell fusionne avec sa concurrente Dow, établie tout près, qui fabrique l’une des bières les plus populaires au Québec. Malheureusement, en 1966, cette bière est associée à la mort mystérieuse d’une quinzaine de personnes de la région de Québec. Aussitôt, ses ventes chutent dramatiquement. Dow est vendue l’année suivante à la brasserie O’Keefe, qui met fin aux activités de brassage à Québec.

De cette période industrielle, il ne reste que deux bâtiments situés ici, rue Vallière : l’entrepôt construit après 1875 sur les vestiges du deuxième palais de l’intendant (au no 8) et l’édifice de style Art déco élevé vers 1935 pour servir de garage à la brasserie Boswell (au no 7).

Retour à la bière artisanale

Depuis les années 1990, les microbrasseries La Barberie et La Korrigane se sont établies dans le quartier Saint-Roch. Ces brasseurs artisanaux produisent plusieurs types de bière aux saveurs riches en recourant à des pratiques de brassage à petite échelle, très en vogue aujourd’hui. Afin d’offrir plusieurs variétés et d’innover, ils puisent dans les savoir-faire traditionnels de plusieurs régions du monde. À leur manière, ils perpétuent la tradition brassicole du quartier.

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