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Saint-Roch

Quartier multiethnique

Quartier multiethnique

Chinois et Juifs en basse-ville

C’est dans ce secteur de la ville - aujourd’hui détruit partiellement pour faire place à l’autoroute Dufferin-Montmorency - que les immigrants chinois s’établissent à leur arrivée à Québec, à la fin du 19e siècle. Même s’ils sont peu nombreux, ils attirent immédiatement l’attention. Une petite mais dynamique communauté juive vit aussi dans ce secteur. La rue de Xi’an - une ville chinoise jumelée à Québec - rappelle l’existence du Chinatown de Québec.

Des Chinois à Québec

Vers 1910, les Chinois qui habitent et travaillent dans ce secteur forment une petite communauté d’une centaine de personnes.

Les premiers Chinois arrivent en Amérique comme main-d’œuvre bon marché pour construire le chemin de fer à travers les Rocheuses. Certains d’entre eux se déplacent ensuite vers l’est, en ouvrant des restaurants et des buanderies. À Québec, tous les Chinois gagnent leur vie dans ces deux domaines.

Ségrégation et intégration

La réaction des francophones est d’abord hostile. Dans les années 1900, les journaux rapportent plusieurs cas de violence physique contre les Chinois. En 1910, le Conseil central national de métiers et du travail discrédite les blanchisseries chinoises en les accusant d’insalubrité et, surtout, d’expédier 75 % de leurs profits en Chine. La Ville de Québec intervient également pour règlementer les restaurants chinois qui sont ouverts toute la nuit et accueillent, dit-on, des clients aux mœurs douteuses.

Mais dans les années 1920, les gens et les autorités se sont habitués. Les Chinois exploitent 25 blanchisseries et 5 restaurants autour du carré Lépine (sous les bretelles de l’autoroute). L’Église catholique cherche un peu plus tard à convertir ces immigrants à la foi catholique en ouvrant une mission chinoise qui sera active de 1933 à 1968 rue du Pont, à proximité du modeste temple bouddhiste que plusieurs Chinois continuent à fréquenter.

La loi de 1923 qui interdit l’immigration de Chinois au Canada contribue à la stagnation de la communauté de Québec, qui compte à peine quelques centaines de personnes – et aucune femme – en 1951. La communauté chinoise profitera de l’abolition de cette loi, en 1947, pour croître à nouveau, quoique lentement, et se disperser dans d’autres quartiers de la ville.

Le célèbre dramaturge de Québec, Robert Lepage, aura suffisamment  de contacts avec la communauté chinoise de Saint-Roch pour que son œuvre théâtrale en soit marquée.

La communauté juive de Saint-Roch

Un nouveau groupe d’immigrants juifs arrivent à Québec au début du 20e siècle. Pauvres, ils s’établissent aussi dans ce secteur du quartier Saint-Roch, près de la gare ferroviaire. Ces quelque 300 Juifs se lancent presque tous dans le commerce de détail, rue Saint-Joseph.

Comme la population du quartier fréquente volontiers leurs commerces, sans discrimination, la plupart d’entre eux connaissent la prospérité et vont résider à la haute-ville dans les années 1920-1930. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, en 1939, ils habitent en majorité dans le quartier Montcalm et ne fréquentent plus la synagogue du quartier Saint-Roch. Leur projet de nouvelle synagogue à la haute-ville suscite alors une forte opposition antisémite. Mais après la guerre, ces tensions disparaissent.

Attrition de la communauté juive de Québec

À son sommet, en 1951, la communauté juive de Québec compte 500 membres (ils sont 80 000 à Montréal au même moment). Elle connaîtra ensuite un déclin constant, à cause du manque de services (viande cachère, par exemple) et de l’obligation de poursuivre des études supérieures à l’extérieur de la ville. Comme les Juifs ne sont pas admis dans les écoles catholiques, ils fréquentent d’abord les écoles protestantes anglaises, puis s’inscrivent dans les universités anglophones de Montréal ou d’autres provinces canadiennes, où ils s’établissent habituellement.

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Vidéo

Wok n’Roll

Wok n’Roll

La famille Woo dirige le restaurant Wok n'Roll, autrefois appelé Woo's House, dernier témoin vivant de la présence chinoise dans le quartier Saint-Roch. Le père et sa fille, seconde et troisième générations de propriétaires, divulguent avec humour comment leur cuisine a évolué au fil du temps.

Images anciennes

Art public

Le frai

Le frai

Florent Cousineau

2001

Stationnement Odéon, 685, rue Sainte-Marguerite

Cette murale évoque la remontée des rivières qu’effectue le saumon pour aller frayer, symbole de vitalité et d’endurance. Elle se veut un hommage aux anciens habitants du quartier chinois, aujourd’hui disparu, mais dont l’esprit demeure présent dans le nouvel aménagement urbain.

Photo : © Marion Gotti