Passer au contenu principal

Accueil / Citoyens / Patrimoine / Découvrir les quartiers de Québec / Saint-Roch / Points d'intérêt / Rivière Saint-Charles

Saint-Roch

Rivière Saint-Charles

Rivière Saint-Charles

Les méandres de son histoire

Les autochtones l’appelaient Kabir Kouba, la rivière aux mille méandres. Au fil des siècles, elle a rempli plusieurs usages : voie de pénétration pour les autochtones, havre commode au temps de la Nouvelle-France, égout à ciel ouvert à l’époque industrielle... Il y a quelques années, un audacieux programme de renaturalisation lui a redonné ses lettres de noblesse. Étape par étape, elle s’est métamorphosée en un magnifique parc urbain.

Aux origines

Les autochtones remontaient cette rivière jusqu’à sa source, à quelques dizaines de kilomètres au nord de Québec. De là, une enfilade de lacs et de rivières leur permettaient de se rendre bien plus loin.

Vers 1620, les missionnaires récollets rebaptisent la rivière Saint-Charles. Les habitants de la Nouvelle-France utiliseront surtout son large estuaire, autant pour la pêche que pour les transports. Ils y établiront les premiers chantiers navals.

La grande époque de la construction navale

La Saint-Charles gagne encore en importance au début du 19e siècle quand le commerce du bois prend son essor. Son estuaire permet de s’approcher de la ville dans une section du fleuve bien abritée, où l’eau demeure profonde à marée haute. On prend alors l’habitude d’entreposer du bois sur ses rives.

Bientôt, on y ouvre également des chantiers navals. L’endroit est idéal. Le bois est déjà sur place et la rivière facilite le transport des autres matériaux. Lors des grandes marées du printemps et de l’automne, on peut lancer des navires de fort tonnage à l’abri des courants et des flots agités. Enfin, les ouvriers peuvent facilement habiter près des chantiers où des terres sont loties pour les loger.

Une période très polluante

Quand la construction navale prend fin vers 1870, Québec passe à l’ère industrielle. Les chantiers désertés constituent des emplacements de choix pour les industries dont les besoins en eau sont considérables. Car l’eau alimente les machines à vapeur, entre dans les processus de fabrication, sert à refroidir les équipements et à vidanger les rebuts.

À cette époque, seule la commodité de la rivière compte. Les abattoirs y laissent des carcasses animales et des rejets toxiques; des rebuts domestiques de toute sorte s’y retrouvent; même les égouts de la ville s’y déversent. On croit que les marées évacueront tous ces déchets, car l’action du fleuve y est plus prononcée en raison d’un estuaire deux fois plus large qu’aujourd’hui.

Renaissance avortée

Au milieu du 20e siècle, la Saint-Charles est perçue comme un dépotoir. Tout le monde lui tourne le dos. La Ville de Québec tente de remédier à la situation en réalisant un vaste projet d’assainissement à partir de 1969. Les rives sont nettoyées et bétonnées sur quatre kilomètres. Le canal Rideau, à Ottawa, sert de modèle.

Mais la Saint-Charles n’est pas un canal, c’est une rivière vivante que ce procédé étouffe et menace de mort. En plus, les égouts de la ville s’y déversent encore, une cinquantaine de fois par année, quand les épisodes de forte pluie font déborder le système de collecte des eaux usées. Résultat : la rivière demeure l’une des plus polluées au Québec et l’embellissement tout béton se démode vite.

Nouveau concept, nouveau départ

Grâce au développement des connaissances sur la revitalisation des cours d’eau, la Ville refait ses devoirs et lance un nouveau projet. À compter de 1997, les murs de béton disparaissent et les berges retrouvent leur état naturel. La plantation d’arbres, d’arbustes, de plantes aquatiques et de fleurs vient compléter l’aménagement. En parallèle, on ajoute des bassins de rétention des eaux de pluie. La Ville en profite pour aménager un parc linéaire de 32 kilomètres de long, doté de sentiers multifonctionnels, qui part de l’embouchure et se rend jusqu’à la source de la rivière.

Le succès est au rendez-vous : l’état de la rivière Saint-Charles s’améliore à tous points de vue et ses berges deviennent un lieu de promenade, de loisir et de résidence.

Contenus reliés au point d'intérêt

Témoignage

Gilles Lamontagne: réhabiliter la rivière Saint-Charles

Gilles Lamontagne: réhabiliter la rivière Saint-Charles

L'ancien maire de Québec Gilles Lamontagne a mis en oeuvre d'importants travaux de nettoyage et de bétonnage de la rivière Saint-Charles dans les années 1960. Ces travaux ont constitué une étape importante de sa réhabilitation.

Images anciennes

Art public

Classe buissonnière

Classe buissonnière

Ludovic Boney

2008

Parc linéaire de la Rivière-Saint-Charles

Non loin du pont Dorchester, neuf chaises-pupitres stylisées, en bois et acier, créent une salle de classe virtuelle conviant le passant à une halte ludique.

Être rivière

Être rivière

Luce Pelletier

2008

Parc linéaire de la Rivière-Saint-Charles

Inspirée par la rivière Saint-Charles et son écosystème, l’artiste a donné la forme d’un poisson à cette sculpture-banc en aluminium. L’agencement des pleins et des vides à la manière d’une arête de même que les lignes courbes qui figurent l’ondoiement d’un cours d’eau font écho à la vie aquatique et au milieu naturel dans lequel l’œuvre s’insère.

Habitats fauniques

Habitats fauniques

Chanh Trung Truong

2008

Parc linéaire de la Rivière-Saint-Charles

Depuis la renaturalisation des berges, plusieurs espèces d’oiseaux fréquentent la rivière Saint-Charles, comme le Goéland à bec cerclé, le Martin pêcheur et le Canard noir. Le sculpteur les a représentés de façon stylisée, chacun perché sur un ancien fût de lampadaire. Au total, les bronzes de dix oiseaux, signés par le même artiste, jalonnent la rivière dans Saint-Roch, Saint-Sauveur, Limoilou et Vanier.

Suivre son cours

Suivre son cours

Caroline Gagné

2009

Parc linéaire de la Rivière-Saint-Charles

Cette sculpture-banc en béton côtoie un frêne dont elle reproduit le tronc à un moment de sa croissance. Elle le fige dans le temps tandis que le modèle vivant, tout près, continue de se développer au gré des saisons. Le marcheur se trouve ainsi en présence de différentes temporalités : la rivière qui suit son cours, le frêne qui croît d’année en année, la pause bienvenue au milieu de la promenade.