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Bois-de-Coulonge

Bois-de-Coulonge

Un domaine ancien prestigieux

Le parc du Bois-de-Coulonge est un endroit magnifique avec ses boisés, ses aménagements horticoles, ses clairières, ses sentiers sinueux, son arborétum et son jardin d’eau. En surplomb d’un grand espace gazonné qui ouvre sur le Saint-Laurent, des vestiges des 19e et 20e siècles rappellent les heures de gloire de cet ancien domaine, où vécurent l’élite coloniale et plusieurs lieutenants-gouverneurs du Québec.

Une châtellenie unique

Au milieu du 17e siècle, Louis d’Ailleboust, seigneur de Coulonge, acquiert une terre, dite de Belleborne, à l’origine du parc actuel. Cette terre est comprise dans la vaste propriété que possède le second gouverneur de la Nouvelle-France. En 1657, l’ensemble est érigé en châtellenie, un statut unique en Nouvelle-France.

À la mort du châtelain, le domaine passe à des membres de la famille, puis il est cédé aux religieuses de l’Hôtel-Dieu. Le Séminaire de Québec achète le fief de Coulonge en 1676, une propriété constituée alors de 260 arpents, « dont partie en labour et le reste en fardoches et bois debout ».

L’élite britannique s’installe

La châtellenie est morcelée à la suite de la Conquête britannique. En 1780, le général Henry Watson Powell achète la partie qui s’étend entre les ruisseaux Belleborne et Saint-Denis. Elle comprend le futur parc du Bois-de-Coulonge, alors entièrement boisé. Powell s’y fait construire une imposante résidence d’été de style palladien, où il reçoit la haute société coloniale, dont le duc de Kent, futur père de la reine Victoria.

Acquis par Michael Henry Perceval en 1811, le domaine est baptisé Spencer Wood en l’honneur de son oncle Spencer Perceval, premier ministre de la Grande-Bretagne. Les Perceval y tiennent de brillantes réceptions, des bals dansants et de grands concerts. Lady Perceval, qui occupe ses loisirs à herboriser, fait des découvertes qui enrichissent plusieurs herbiers célèbres de l’époque.

L’âge d’or

Devenu propriétaire de Spencer Wood en 1835, le marchand de bois anglais Henry Atkinson transforme les lieux en un somptueux domaine. Il fait agrandir et rénover la villa qu’il orne d’œuvres d’art, d’antiquités et d’objets précieux rapportés de ses fréquents voyages en Europe : horloge en or, vase étrusque, porcelaines rares, piano-forte et table d’onyx et de marbre.

Sur son domaine, le riche marchand pratique l’élevage ainsi que la culture du blé et de la pomme de terre. Il fait aménager de grands jardins à l’anglaise, des sentiers, des belvédères, des bosquets, « un superbe boulingrin et des places de jeux de paume ». Des serres chauffées produisent des fleurs et des fruits exotiques. Enfin, une fontaine de marbre blanc, alimentée par le ruisseau Belleborne, est érigée au centre d’un grand jardin fruitier et potager.

Résidence vice-royale

Spencer Wood devient la résidence officielle du gouverneur général de la colonie en 1850. Les flammes détruisent toutefois la villa dix ans plus tard. Peu après sa reconstruction, le gouvernement canadien cède Spencer Wood au gouvernement du Québec, qui en fait la résidence officielle des lieutenants-gouverneurs. Ils seront 21 à s’y succéder, recevant en grande pompe des chefs d’État et autres dignitaires.

Au fil du temps, le domaine est agrémenté de nouveaux massifs de fleurs et sentiers, de nouvelles serres et d’une allée centrale, devant la villa, conduisant à la falaise. En 1950, Spencer Wood prend le nom de Bois-de-Coulonge, en souvenir de l’ancienne châtellenie.

Un incendie tragique

Le feu frappe à nouveau, dans la nuit du 21 février 1966. À l’aube, il ne reste de la villa que des ruines fumantes. Plus tragique encore est le décès du lieutenant-gouverneur en poste, Paul Comtois, demeuré prisonnier des flammes.

La villa n’est pas reconstruite. Aujourd’hui, une haie évoque son périmètre, près des anciennes écuries converties en pavillon de service. À l’entrée du domaine subsiste également la maison du gardien, une œuvre de l’architecte Eugène-Étienne Taché.

Place à l’interprétation

Après une période d’abandon, le Bois-de-Coulonge est transformé en parc public, puis restauré. La Commission de la capitale nationale du Québec en assume l’entretien, la mise en valeur et la gestion depuis 1996. Elle fait aussi connaître son histoire grâce, notamment, à une vingtaine de panneaux d’interprétation répartis çà et là dans l’oasis de verdure.

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