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Sillery

Chemin du Foulon

Chemin du foulon

Le cœur du Vieux-Sillery

Au pied de l’escarpement et de sa forêt de feuillus, l’étroit chemin du Foulon suit un parcours sinueux qui offre de belles percées sur le Saint-Laurent. Mais au-delà du pittoresque, ce secteur du site patrimonial de Sillery témoigne avant tout d’une grande richesse historique. Car il fut à deux époques distinctes le secteur le plus peuplé et dynamique de Sillery.

Un sentier de grève

En 1641, il existe un sentier de grève entre les anses Saint-Michel et du Couvent (Union). Jeanne Mance, cofondatrice de Montréal, l’aurait emprunté pour se rendre à l’Hôtel-Dieu des Augustines, situé alors au pied de l’actuelle côte à Gignac. Le sentier traverse la mission des Jésuites, berceau de Sillery, où séjournent des familles autochtones établies dans des maisons et des cabanes. Au 18e siècle, on construira l’actuelle maison des Jésuites-de-Sillery sur ce site.

À proximité de la ville de Québec, le sentier qui longe la grève est connu au 18e siècle sous le nom de chemin du Foulon, ou des Foulons. L’appellation vient de la présence dès 1710 d’un moulin à fouler la laine, ou foulon, situé dans l’actuelle anse au Foulon.

Le village linéaire

En bordure du fleuve, les chantiers de bois se multiplient au début du 19e siècle. Le sentier de grève fait alors place au « Cove Road », un véritable chemin qui s’étire graduellement entre les anses au Foulon et Victoria.

Le chemin des anses, plus tard du Foulon, délimite les activités marchandes au sud et les habitations ouvrières au nord. Adossées à la falaise, ces dernières forment un véritable village linéaire moulé au profil des anses, où presque toute la population de Sillery est établie.

Un milieu bouillonnant

Le Cove Road est un milieu de vie rempli de labeur, de bruit et de poussière, où se côtoient ouvriers canadiens-français et irlandais, patrons anglais et écossais. À côté des modestes habitations de bois, on trouve des écuries, des forges, un bureau de poste et de télégraphe, des hôtels et de nombreuses tavernes – au moins quatre anglophones et cinq francophones, d’après le recensement de 1861. Il y a aussi des écoles, dont l’Académie de Sillery, dans l’anse de Sillery, où se tiennent les premières réunions du conseil municipal en 1856.

Dans ce village fragile, les avalanches et les éboulements sont fréquents et le feu, une véritable calamité. Dès les années 1830, il ravage d’un coup dix, quinze, parfois vingt maisons. On reconstruira jusqu’à la fin du siècle, lorsque le déclin du commerce du bois aura finalement raison des plus persévérants.

Les années difficiles

Selon l’abbé H. A. Scott, l’herbe pousse sur les quais en ruines au début du 20e siècle, devant de « sales masures qui se tordent de vétusté ». Le chemin du Foulon perd son panache au fur et à mesure de la fermeture des chantiers. Des habitants trouvent tout de même du travail dans la construction des infrastructures de transport, notamment dans l’anse Saint-Michel, où est érigée la travée centrale du pont de Québec.

Le chemin du Foulon s’appauvrit, mais il compte toujours son lot de journaliers, d’ouvriers, d’employés de chemins de fer et de compagnies pétrolières. Et le conseil municipal y tient ses réunions jusqu’en 1938 pour se déplacer ensuite sur le plateau, en plein quartier résidentiel.

Le pire survient au moment de la construction du boulevard Champlain, dans les années 1960, qui entraîne la disparition de presque tout le chemin du Foulon. Il n’en subsistera qu’une section, entre le pied de la côte de Sillery et l’anse Victoria.

La sauvegarde

La préservation du chemin du Foulon devient une priorité, lorsqu’il est intégré dans le site patrimonial de Sillery, en 1964. La maison des Jésuites-de-Sillery, aujourd’hui convertie en centre d’interprétation et d’exposition, est restaurée, comme les anciennes maisons ouvrières qui bordent la voie ancienne. Ces rares témoins de la Nouvelle-France et de l’industrie du bois donnent tout son sens et son intérêt au chemin du Foulon, berceau de Sillery.

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