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Sillery

Cimetière Saint-Patrick

Cimetière Saint-Patrick

La mémoire du paysage

Le cimetière Saint-Patrick est un lieu chargé d’histoire et de mémoire. Au bout d’une longue allée verdoyante, la perspective s’ouvre sur des alignements de monuments funéraires. Ici et là, entre de remarquables percées visuelles sur le Saint-Laurent, des croix celtiques rappellent les origines irlandaises du lieu. Mais d’autres éléments paysagers se rattachent plutôt à la présence d’un grand domaine anglais.

Le domaine des Sheppard

En 1816, le marchand anglais William Sheppard acquiert le domaine Woodfield, autrefois appelé la terre de Samos. On y trouve une grande maison datant des années 1730, reconstruite après la guerre de la Conquête. Sheppard s’y installe, en bordure de la falaise.

Le marchand de bois agrandit sa propriété en achetant la terre voisine, au sud-ouest. Puis il procède avec son épouse, Harriet Campbell, à des aménagements paysagers dans l’esprit du mouvement pittoresque, en lien donc avec la nature. Le couple passionné d’horticulture agrémente le domaine de serres, d’un jardin d’hiver, de plates-bandes de fleurs, de plantations de chênes et de pins.

La villa ravagée par le feu en 1842 est reconstruite au centre du domaine, derrière une vaste pelouse ouverte sur le Saint-Laurent. Sheppard fait aussi tracer une nouvelle voie d’accès le long du ruisseau Belleborne. Mais des ennuis financiers l’obligent à se départir de son domaine en 1847. Les frères Gibb poursuivent l’embellissement de Woodfield jusqu’à ce que la villa disparaisse sous les flammes, vingt ans plus tard.

L’aménagement du cimetière

Le domaine déserté intéresse la paroisse catholique irlandaise de Saint-Patrick. Au nom de cette dernière, le curé Joseph Henning achète en 1877 la partie nord-est de Woodfield, soit l’ancienne terre de Samos, pour y fonder un cimetière.

La grande pelouse qui s’étendait devant la villa devient un élément clé de l’aménagement du cimetière. Divisée en quatre sections rectangulaires autour d’un espace central, à la manière des jardins français, elle constitue la partie principale du lieu d’inhumation. Le curé Henning y fait découper une série de lots familiaux accessibles par des allées.

On conserve aussi, du domaine Woodfield, les boisés, l’allée principale, le pavillon d’entrée et l’ancienne écurie, qu’on transformera en chapelle. Près de cette dernière, on délimite une fosse commune pour recevoir les restes de l’ancien cimetière irlandais de l’avenue De Salaberry. Les nombreuses victimes des épidémies du 19e siècle y sont enterrées.

L’ouverture officielle

L’inauguration des lieux, le 18 mai 1879, est précédée d’une grande procession, depuis la ville jusqu’au cimetière. Les paroissiens s’y présentent nombreux, de même que les associations pieuses et les membres des regroupements irlandais de la ville, dont la Société des journaliers de navire, qui défend les intérêts des nombreux débardeurs de la communauté.

Selon les journaux de l’époque, près de 5 000 personnes assistent à la bénédiction du cimetière, où cinq croix de bois sont plantées. La plus haute est installée au centre des lots, où l’on érigera en 1908 un imposant calvaire à quatre personnages.

Au gré des monuments

Au fil des ans, des centaines de personnes sont enterrées au cimetière Saint-Patrick : policiers, pompiers, marchands, employés du port, avocats ou députés. On y retrouve la quarantaine d’Irlandais morts le 19 septembre 1889 dans l’éboulement de la rue du Petit-Champlain. On y compte également des Patriotes, comme Michael Connoly, arrêté en 1837 pour ses sympathies révolutionnaires, et des notables, dont Charles Alleyn et Owen Murphy, qui furent maires de Québec.

On y trouve aussi des victimes de l’Empress of Ireland, qui fait naufrage près de Rimouski le 29 mai 1914. Le célèbre et bouillant Patrick « Paddy » Moran, gardien de but vedette des Bulldogs, y est inhumé en 1966, près des restes de ses deux fils morts avant l’âge de six ans. Le scientifique Larkin Kerwin y est également enterré en 2004. Il fut président de l’Agence spatiale canadienne et premier recteur laïque de l’Université Laval. Tous, petits et grands, racontent l’histoire des Irlandais de Québec.

Lieu de mémoire

Depuis 1973, des résidences sont construites en bordure du chemin Saint-Louis, sur le terrain du cimetière. On y trouve notamment une institution phare de la communauté irlandaise, le St. Brigid’s Home. Mais près de la falaise, le temps s’est arrêté. Parmi les vestiges de l’ancien domaine Woodfield, les alignements de pierres tombales rappellent la mémoire de milliers de personnes. Ces monuments invitent au recueillement.

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