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Église Saint-Michel

L’église phare du quartier

L’église de Saint-Michel-de-Sillery est l’un des grands monuments du quartier et certainement sa figure de proue. Construite sur la pointe à Puiseaux, un promontoire qui s’avance vers le fleuve, elle sert de repère géographique à des kilomètres à la ronde. Ce lieu de culte catholique occupe également une place majeure dans la communauté silleroise, dont il fut longtemps l’âme et le cœur.

La chapelle

En 1847, les catholiques de Sillery sont éloignés des lieux de culte de Sainte-Foy et de Québec. Ils entreprennent des démarches pour obtenir un prêtre, au moins les dimanches et les jours fériés. Mais le diocèse de Québec propose plutôt d’établir une véritable chapelle desservie par un curé résident.

Le site s’impose de lui-même : ce sera le sommet de la pointe à Puiseaux, qui correspond au centre géographique du peuplement linéaire des anses. Le marchand Patrick McInenly est disposé à y vendre un terrain et sa villa. Cette dernière devient en juin 1847 la chapelle Saint-Richard.

Une œuvre irlandaise

Le premier curé, Peter Henry Harkin, est Irlandais d’origine, comme la majorité de la population. Dès son arrivée à Sillery, il constate que la chapelle est trop petite pour une communauté croissante. En 1850, il obtient de l’archevêché de Québec l’autorisation de construire une église.

L’architecte choisi, Goodlatte Richardson Browne, est un compatriote. Il dessine les plans d’un édifice de style néogothique, en grès de Sillery, dont le portail fera face au Saint-Laurent. Les travaux placés sous la direction d’un entrepreneur irlandais se déroulent de l’automne 1852 à novembre 1854. L’église et la paroisse, érigée l’année suivante, sont dédiées à saint Colomba, l’un des saints patrons d’Irlande, dont on traduit le nom par celui de saint Colomb.

Le noyau paroissial

L’ancienne villa-chapelle est transformée en presbytère pour loger le curé de la paroisse bilingue. Car Harkin célèbre ses offices religieux en français et en anglais. En 1855, il fait ouvrir un cimetière paroissial en bordure du chemin Gomin, aujourd’hui une section du boulevard René-Lévesque. Puis il parachève le décor intérieur de l’église. Les travaux sont supervisés par le jeune architecte Joseph-Ferdinand Peachy, qui terminera le clocher en 1881.

Le curé Harkin rêve aussi d’une école paroissiale, mais il meurt avant de réaliser son projet. Il lègue toutefois l’argent nécessaire à son successeur, Mgr Persico, qui ouvre l’école en 1874. À cette époque, près du tiers de la population silleroise, qui dépasse les 3 000 habitants, ne sait ni lire ni écrire. Aujourd’hui, l’ancienne école sert de résidence pour les personnes âgées, au 2031, rue du Cardinal-Persico.

Les trésors du curé Maguire

Un autre Irlandais d’origine, Alexandre-Eustache Maguire, accède à la cure de Sillery en 1894. Une de ses premières réalisations est l’ouverture d’un chemin de terre pour relier de façon plus directe l’église et le cimetière paroissial. Les travaux de ce qui deviendra l’avenue Maguire s’effectuent au pic et à la pelle, par corvées des paroissiens.

Le curé Maguire s’intéresse aussi à l’ornementation de l’église. En 1898, il acquiert pour seulement 200 $ des œuvres d’art de la paroisse de Château-Richer. Il obtient alors des tableaux français des 17e et 18e siècles de la célèbre « collection » Desjardins. L’église de Saint-Colomb possède également un tableau d’Antoine Plamondon, des sculptures attribuées à Louis Jobin et des pièces d’orfèvrerie signées par de grands artistes, dont François Ranvoyzé.

Modernisation

On fête en grande pompe le 100e anniversaire de l’église, en 1954. Mais la paroisse de Saint-Colomb perd alors des membres. En 1944, on a détaché la nouvelle paroisse de Saint-Charles-Garnier, au nord du territoire. En 1953, c’est au tour des paroissiens situés à l’ouest de créer la nouvelle paroisse de Saint-Yves. On modernise aussi l’église dans l’après-guerre en remplaçant plusieurs éléments de bois par du mobilier de granit ou de fer forgé. Les vieux autels disparaissent, de même que la chaire, les stalles et le chemin de croix d’origine. À la fin des années 1960, la paroisse prend par ailleurs le nom de Saint-Michel, en l’honneur du patron initial de Sillery.

Aujourd’hui, même privée de son décor d’origine, l’église de Saint-Michel-de-Sillery continue de séduire avec ses élégantes voûtes sur croisées d’ogives. Avec ses œuvres d’art aussi, peintures, sculptures et pièces d’orfèvrerie, dont 19 sont classées biens culturels. L’église demeure par ailleurs une référence dans le paysage, plus impressionnante que jamais depuis sa mise en lumière en 2004.

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