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Sillery

Parc Lemoine

Parc Lemoine

Les secrets d’un quartier résidentiel

Le Parc-Lemoine respire la quiétude. En bordure des avenues Duquet et James-LeMoine, ses maisons d’architectes sont entourées de grands terrains paysagés bien fournis en arbres matures. Il faut chercher un peu pour découvrir dans ce paisible lotissement des années 1950 deux vestiges du 19e siècle, Bagatelle et Spencer Grange, qui racontent l’histoire de l’un des plus grands domaines de Sillery.

Spencer Grange

En 1844, le marchand de bois Henry Atkinson fait construire une villa néoclassique sur le site actuel du Parc-Lemoine, compris alors dans son domaine de Spencer Wood (Bois-de-Coulonge). Pour favoriser le contact avec la nature, la résidence de 13 pièces est notamment ceinturée d’une grande galerie couverte.

Dans la forêt de grands pins, de bouleaux et d’érables qui entoure la villa, Atkinson fait aménager des sentiers, de magnifiques jardins de fleurs et de fruits, puis un potager. Une grande serre de 100 pieds est aussi construite pour cultiver la vigne et les plantes exotiques. L’ensemble de 40 acres, nommé Spencer Grange, est détaché de Spencer Wood et Henry Atkinson y emménage en 1851.

Le petit cottage

Au nord-ouest de sa propriété, Atkinson fait aussi construire Spencer Cottage (1848), ou Bagatelle, un cottage néogothique mis en location comme maison de villégiature. Après l’installation d’un système de chauffage central, au début du 20e siècle, il sera habité à l’année.

Le cottage est entouré de boisés et agrémenté d’une tour, au sommet de laquelle on découvre les Laurentides. Le contact avec la nature est primordial. Le jardinier d’Atkinson, l’Écossais Peter Lowe, plante d’ailleurs des arbres fruitiers et des fleurs sur la propriété, où il aménage aussi des allées sinueuses, un plan d’eau et un potager.

Les rendez-vous de l’élite

James MacPherson Le Moine, avocat et auteur prolifique, emménage à Spencer Grange en 1860 avec son épouse, Harriet Atkinson. Ce passionné de botanique, d’ornithologie et d’histoire, propriétaire d’une importante collection de documents d’archives, agrémente son domaine d’une volière et d’un musée « ornithologique et archéologique ».

Spencer Grange devient le rendez-vous des hommes de lettres. Ils s’y retrouvent notamment au festival de la vigne, une fête champêtre qui regroupe chaque année « les plus brillants esprits de la région ». On en profite pour se promener dans les sentiers du domaine, près de l’étang ou du kiosque qui surplombe le fleuve. Les Le Moine donnent aussi d’élégantes réceptions où se côtoient gens de lettres, sommités scientifiques et personnalités politiques.

De prestigieux résidents

Sophia Annie Le Moine hérite du domaine avec son époux, Frank Rhodes. Devenue veuve, elle quitte la villa pour emménager à Bagatelle en 1929. Le cottage incendié a été reconstruit l’année précédente par l’architecte Thomas Reid Peacock. Bagatelle demeurera dans la famille Rhodes jusqu’en 1971.

Quant à Spencer Grange, elle devient la propriété des Sœurs de Sainte-Jeanne-d’Arc et prend le nom de villa Saint-Joseph. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle hébergera les familles apparentées de l’ancienne impératrice Zita de Bourbon-Parme et de la grande-duchesse Charlotte de Luxembourg.

Le Parc-Lemoine

Dans l’après-guerre, la verdoyante Sillery intéresse les familles aisées. Au milieu du 20e siècle, une compagnie immobilière acquiert et subdivise Spencer Grange pour y aménager un ensemble résidentiel, le Parc-Lemoine. La villa Saint-Joseph redevient une résidence privée, correspondant aujourd’hui au 1328, avenue Duquet.

Destinées à des professionnels et à des gens d’affaires, les maisons du Parc-Lemoine sont dessinées par de talentueux architectes, dont certaines figures de proue de l’architecture moderne. André Robitaille, par exemple, conçoit le 1334, avenue James-LeMoine, qui se démarque notamment par la géométrie de la forme et la simplicité de la ligne.

La disparition du domaine amène toutefois le gouvernement du Québec à légiférer. Il crée l’arrondissement historique de Sillery en 1964, dans un effort, notamment, pour préserver les grandes propriétés des marchands britanniques.

La sauvegarde

Bagatelle est par ailleurs abandonnée et vandalisée. Grâce toutefois aux démarches d’une citoyenne, Andrée Garneau Dorion, le cottage est acquis par la Municipalité en décembre 1983. Il est restauré peu après et transformé en un centre d’exposition dynamique. Aujourd’hui, rebaptisé la villa Bagatelle, il a retrouvé ses jardins, ses arbres fruitiers et ses sentiers, comme à l’époque de Peter Lowe.

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