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Toponymie

Fiche

James-LeMoine

avenue

6 février 1984

Sillery

Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge

Lemoine , avenue ; Letardif , rue ; Rhodes , avenue ; Ruisseau , avenue du

James MacPherson LeMoine (1825-1912), avocat et écrivain, est né à Québec, où il passe sa petite enfance. Âgé de trois ans à la mort de sa mère, il est recueilli par ses grands-parents maternels, les MacPherson, qui possèdent la seigneurie de l'Île-aux-Grues. C'est en signe de reconnaissance qu'il adoptera plus tard le patronyme MacPherson. Adolescent, il poursuit ses études au Petit Séminaire de Québec. Il est admis au Barreau du Bas-Canada en 1850 et pratique le droit dans sa ville natale jusqu'en 1858, après quoi il exerce les fonctions de receveur puis d'inspecteur du Revenu. Marié depuis 1856 à Harriet Mary Atkinson, LeMoine emménage en 1860 à Sillery dans la villa de Spencer Grange, qui appartenait jusque-là à Henry Atkinson, oncle de son épouse. Les Le Moine y donnent de brillantes soirées où se côtoient gens de lettres, sommités scientifiques et personnalités politiques.

Féru d'histoire, James MacPherson Le Moine se passionne pour les personnages, les lieux et les monuments qui ont marqué Québec et ses environs au fil des siècles. Il s'intéresse également à la flore et la faune, en particulier les oiseaux, ainsi qu'au fleuve Saint-Laurent pour lequel il éprouve une véritable fascination. Sur ses sujets de prédilection il publiera de nombreux ouvrages, dont les plus connus sont Ornithologie du Canada (1860-1861), Maple Leaves (1863-1906), Quebec Past and Present (1876) et Picturesque Quebec (1882). Le Moine, très respecté de ses pairs, est appelé à présider plusieurs associations parmi lesquelles la Literary and Historical Society of Quebec. Insigne honneur, la reine Victoria le fait chevalier en 1897. Celui qu'on appelle dorénavant sir James finira ses jours dans sa résidence de Spencer Grange, un bâtiment qui existe toujours. Il laissera une œuvre abondante où puisent encore volontiers ceux et celles qui s'intéressent à l'histoire de la capitale.

Anciens toponymes
L'avenue James-LeMoine s'appelait auparavant avenue Lemoine, nom qui apparaît sur une carte de 1946. Une partie de l'avenue Lemoine a déjà porté le nom de rue Letardif, attribué en l'honneur d'Olivier Letardif (vers 1604-1665), l'ancêtre des Letardif ou Tardif d'Amérique, originaire de Bretagne. Il se trouve à Québec dès 1621 et travaille pour la Compagnie des Cent-Associés à titre de commis et interprète, à partir de 1633. Letardif et Jean Nicolet, son futur beau-frère, obtiennent conjointement la terre de Belleborne en 1637, à la limite de la seigneurie de Sillery. Letardif épouse aussi cette année-là Louise Couillard, fille de Guillaume Couillard. Devenu veuf, il se marie en 1648 avec Barbe Esmard à La Rochelle, en France. Il est mort à Château-Richer, où il s'était fixé par la suite.

Le 6 février 2006, dans le cadre de l'harmonisation des noms de rues, rendue nécessaire par le regroupement municipal du 1er janvier 2002, le toponyme avenue James-LeMoine a été étendu à l'avenue du Ruisseau, ainsi dénommée vers 1950. L'avenue du Ruisseau, qui passe sur l'ancien domaine de sir James MacPherson LeMoine, Spencer Grange, rappelle qu'un ruisseau appelé Belleborne coulait non loin de là. Il délimitait le côté ouest de la terre de Belleborne, concédée en 1637 à Jean Nicolet ou Nicollet de Belleborne (vers 1598-1642). Le tracé de la rue de Bergerville (auparavant, rue Saint-Michel), ouverte vers 1922, correspond à l'ancien lit du ruisseau, qui a été comblé. Un pont enjambait autrefois ce cours d'eau au croisement de l'avenue Sheppard et du chemin Saint-Louis.

L'avenue du Ruisseau portait à l'origine le nom d'avenue Rhodes, attribué en hommage au colonel William Rhodes (1821-1892). Né en Angleterre, Rhodes est envoyé au Canada en 1840. En 1848, il acquiert le domaine de Benmore, la propriété voisine de Cataraqui, à Sillery. Au fil des années, il fera de sa propriété une exploitation agricole prospère, renommée en particulier pour la culture des fraises. Parallèlement à ses activités d'agriculteur, William Rhodes mène une carrière politique. De 1854 à 1857, il est député du comté de Mégantic à la Chambre d'assemblée du Bas-Canada. Il représente le même comté de 1888 à 1890, cette fois à l'Assemblée législative du Québec, et occupe le poste de commissaire de l'Agriculture et de la Colonisation dans le cabinet d'Honoré Mercier. Après la mort du colonel Rhodes à Benmore, les Sœurs missionnaires d'Afrique feront l'acquisition du domaine.

Sources

James-Lemoine, avenue (et ses anciens noms) : Règlement R.V.Q. 1012 - Règlement sur le changement du nom de certaines rues, 6 février 2006; Comité de toponymie de la Ville de Québec. Liste des noms à changer avec nouveaux noms pour harmoniser l'odonymie, 2005; Résolution 84-29 de la Ville de Sillery, 6 février 1984; Dussault, Clément-T. Guide toponymique de Sillery, Archives de la ville de Sillery, 1985; Lamontagne, P.-A. L'histoire de Sillery 1630-1950, Sillery, 1952 (carte en annexe); Jacques, Hélène et Carl Grenier. Désignation systémique en odonymie urbaine : le cas de la C.U.Q. - Sillery, G.E.C.E.T., Université Laval, 1974; Dictionnaire biographique du Canada, vol. I (Letardif), vol. XIV (LeMoine); Commission de toponymie du Québec. Noms et lieux du Québec : si chaque lieu m'était conté, 1997, cd-rom; Lebel, Jean-Marie. Le chevalier de Spencer Grange : L'écrivain et historien James MacPherson LeMoine (1825-1912), Cap-aux-Diamants : la revue d'histoire du Québec, Automne 1985, cd-rom (1985-1999); Ville de Québec. Rôle d'évaluation, 2004.

Ruisseau, avenue du (et ses anciens noms) : Avenue du Ruisseau (Sainte-Foy-Sillery) : Dussault, Clément-T. Guide toponymique de Sillery, Archives de la ville de Sillery, 1985; Jacques, Hélène et Carl Grenier. Désignation systémique en odonymie urbaine : le cas de la C.U.Q. - Sillery, G.E.C.E.T., Université Laval, 1974; Bernier, André. Le vieux-Sillery, Québec : Ministère des affaires culturelles, Direction générale du patrimoine, Cahiers du patrimoine; 7, 1977, p. 87, 131; Lamontagne, P.-A. L'histoire de Sillery 1630-1950, Sillery, 1952, p. 63-64, 115; Commission de toponymie du Québec. Noms et lieux du Québec : si chaque lieu m'était conté, 1997, cd-rom; Gagnon-Pratte, France. L'architecture et la nature à Québec au dix-neuviève siècle : les villas. Ministère des Affaires culturelles, Québec, 1980.

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