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Toponymie

Fiche

Saint-Sauveur

quartier

12 septembre 1889

Saint-Sauveur (La Cité-Limoilou)

La Cité-Limoilou

rue

vers 1875

Saint-Sauveur (La Cité-Limoilou)

La Cité-Limoilou

Jean Le Sueur, aussi appelé abbé de Saint-Sauveur (vers 1598 - 1668), est chapelain de l'Hôtel-Dieu de Québec et premier prêtre séculier à venir s'établir sur les bords du Saint-Laurent. Celui qui se fait appeler « monsieur de Saint-Sauveur » était curé de la paroisse Saint-Sauveur à Thury-Hartcourt, en Normandie, avant de venir s'établir en Nouvelle-France en 1634. L'abbé Le Sueur est intimement lié à la fondation de l'Hôtel-Dieu de Québec. Dès l'arrivée des Augustines en 1639, il est nommé chapelain des religieuses pendant une dizaine d'années à la demande du supérieur des Jésuites qui ont alors la charge spirituelle de la colonie. Entretemps, il demeure à la disposition des Jésuites pour la paroisse de Québec et pour la mission de la côte de Beaupré, qu'il visite périodiquement. La vie de l'abbé Le Sueur est aussi rattachée à celle de Jean Bourdon. En 1650, l'abbé rejoint Bourdon dans son fief Saint-Jean où l'on édifie une chapelle près de sa maison. La chapelle Saint-Jean devient une desserte pour les habitants du coteau Sainte-Geneviève. En plus d'être le responsable de cette chapelle, l'abbé Le Sueur agit en même temps comme précepteur des enfants de Bourdon. En 1664, celui-ci lègue la chapelle à son ami Le Sueur. Bourdon avait reçu, en 1646, une deuxième concession du gouverneur Montmagny et l'abbé Le Sueur s'était lui-même fait concéder au cours de la même année, un terrain contigu situé sur le coteau Sainte-Geneviève. Ces deux concessions forment le fief Saint-François, dont les tenanciers obtiennent le 30 décembre 1653, la prolongation jusqu'à la rivière Saint-Charles. L'abbé Le Sueur devient donc propriétaire d'une partie des terres qui portera plus tard le nom de Saint-Sauveur. Le prêtre s'éteint en 1668 à l'Hôtel-Dieu de Québec.

Le quartier de Saint-Sauveur dont les limites ont été légèrement modifiées en 2003 fait partie de l'arrondissement de La Cité-Limoilou. Situé entre la falaise et la rivière Saint-Charles, il est bordé par le boulevard Langelier à l'est et par l'avenue Saint-Sacrement à l'ouest. Saint-Sauveur connaît un développement plutôt tardif. Ce n'est qu'après le grand incendie de Saint-Roch, en 1845, que ce territoire – qui ne fait alors pas partie de Québec – commence à se peupler d'ouvriers jetés à la rue et trop démunis pour se construire une maison respectant le nouveau Règlement de la Ville. Les quatre grands propriétaires terriens – Pierre Boisseau, l'Hôpital Général, l'Hôtel-Dieu et les Ursulines – lotissent progressivement leurs propriétés. Pendant longtemps, Boisseauville est le noyau urbain le plus important de l'actuel quartier de Saint-Sauveur. En 1866, le terrible incendie de Saint-Roch atteint le quartier de Saint-Sauveur et le détruit presque totalement. Le territoire de Saint-Sauveur se détache de la municipalité de banlieue de Saint-Roch de Québec pour devenir la municipalité de la paroisse Saint-Sauveur en 1872 et un quartier de Québec en 1889. Vers 1910 commence la première phase importante d'industrialisation de Saint-Sauveur, celle qui donnera naissance au principal complexe industriel de la région de Québec, le parc industriel Saint-Malo. La mise en place d'un secteur industriel donnera une impulsion au développement de Saint-Sauveur. En 1929, le quartier de Saint-Malo est intégré au quartier de Saint-Sauveur. Celui-ci compte aujourd'hui l'une des plus fortes densités de population de la ville. Quartier surtout résidentiel à caractère familial, parsemé de petites entreprises de fabrication, de réparation et d'entreposage, Saint-Sauveur comporte plusieurs artères commerciales et son parc industriel est toujours en activité. Plusieurs rues du quartier de Saint-Sauveur, ouvertes peu après la Seconde Guerre mondiale, portent des noms en lien avec les deux grands conflits du 20e siècle :  les rues des Ardennes, de l'Armée, de l'Aviation, Churchill, de Dieppe, Général-McNaughton, de la Marine, Roosevelt, de la Victoire, etc.

La rue Saint-Sauveur qui apparaît sur une carte de 1875 doit son nom à la paroisse du même nom fondée en 1867. Elle est située en partie sur les terres concédées autrefois à Jean Le Sueur.

Sources

Règlement CV-2003-1333 de la Ville de Québec, 3 novembre 2003; Ville de Québec. Guide odonymique de la ville de Québec 1608-1988, 1989; État général des archives de la Ville de Québec, p. 84; Charte de la Ville de Québec 1929, p. 6; Carte de 1875 de Paul Cousin, AVQ; Noppen, Luc et Lucie K. Morisset. Art et architecture des églises à Québec, 1996, p. 115; Roy, Pierre-Georges. Les rues de Québec, p. 183; Dictionnaire biographique du Canada, vol. I; Ville de Québec. Saint-Sauveur, à l'image du début du siècle, Les quartiers de Québec, 1987; Hare, John, et Marc Lafrance. Histoire de la ville de Québec 1608-1871, 1987; Site internet de la Ville de Québec.

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