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Toponymie

Fiche

Raoul-Jobin
Raoul Jobin (1906-1974)
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Raoul-Jobin

rue

6 février 2006

Saint-Sauveur (La Cité-Limoilou)

La Cité-Limoilou

Charlotte , rue ; Geddès , rue ; Sainte-Thérèse , rue

Ce toponyme a été adopté dans le cadre de l'harmonisation des noms de rues, rendue nécessaire par le regroupement municipal du 1er janvier 2002.

Le célèbre ténor Raoul Jobin (1906-1974), né Roméo Jobin, voit le jour à Québec, dans le quartier populaire de Saint-Sauveur. Soliste dans la chorale paroissiale, il étudie le chant à l'Université Laval avant d'aller se perfectionner à Paris, où il ne tarde pas à se faire remarquer. Au début de 1930, il fait un bref séjour au Québec pour épouser la soprano Thérèse Drouin et donner quelques récitals, puis il retourne dans la capitale française. Connu dorénavant sous le nom de Raoul Jobin, il obtient un contrat à l'Opéra et y joue entre autres le Duc de Rigoletto, son premier grand rôle, à la fin de 1930. Sa carrière est lancée : tout au long des années 1930, il tient la vedette des théâtres lyriques dans des rôles prestigieux, dont Faust et Don José, et se produit tant en France qu'en Italie et en Espagne. De 1940 à 1950, il est attaché au Metropolitan Opera de New York et fait des tournées dans toute l'Amérique du Nord. Au Québec, les publics de Montréal et de Québec l'applaudissent notamment dans Rigoletto, Paillasse, Roméo et Juliette. Partout on loue sa voix chaude au timbre exceptionnel, son sens de la musicalité et son instinct dramatique. Raoul Jobin parcourt ainsi l'Amérique et l'Europe jusqu'en 1958, année où il fait ses adieux à la scène. Il enseigne ensuite au Conservatoire de Montréal et au Conservatoire de Québec, dont il est aussi le directeur de 1961 à 1970. Raoul Jobin, considéré comme le plus grand ténor francophone de son époque, est fait chevalier de la Légion d'honneur de France et compagnon de l'Ordre du Canada. Il finira ses jours à Québec.

Anciens toponymes
La rue Raoul-Jobin apparaît sur une carte de 1858 sous le nom de rue Geddès; elle va alors de l'actuelle rue de Carillon à la rue Bayard. La rue Geddès fait alors partie de Boisseauville, propriété de Pierre Boisseau depuis 1845. L'appellation veut peut-être rappeler Alexandre Geddès (1737-1802), poète et théologien qui a traduit la Bible à l'intention des catholiques écossais et composé des poésies louangeant la Révolution française. Il est possible aussi que cette dénomination évoque le souvenir du peintre et graveur écossais Andrew Geddes (1783-1844). Membre de l'Académie royale (1832), Geddes est un portraitiste de talent, souvent inspiré par Rembrandt. Comme Pierre Boisseau affectionnait tout ce qui était français, on pense que c'est en l'honneur du poète que la rue a été nommée. Sur une carte de 1875, la rue Geddès est devenue rue Charlotte, probablement en l'honneur de Charlotte Smith, fille de William Smith, propriétaire des terrains adjacents. Une rue Sainte-Thérèse la prolonge alors jusqu'à l'actuelle rue Montmagny. En 1888, la rue Charlotte disparaît jusqu'en 1907 pour faire place à la halle Saint-Pierre, construite sur son emplacement, puis la rue Sainte-Thérèse est prolongée à nouveau à partir de 1907.

La rue Sainte-Thérèse traverse des terrains appartenant autrefois à l'Hôtel-Dieu de Québec. Quelques religieuses de cette institution ont porté le nom de Sainte-Thérèse. C'est le cas de Marie Bourdon, dite sainte Thérèse de Jésus (1640-1660), qui à l'âge de 13 ans est donnée à la communauté par son père Jean Bourdon. De santé précaire, la jeune fille meurt 7 ans plus tard. Il y a aussi Marie-Angélique Beaudoin (1724-1795), dite Thérèse de Jésus, dix-huitième supérieure de l'Hôtel-Dieu de 1792 à 1795, ainsi que Louise-Michel Gatin, dite sainte Thérèse (1721-1793), également supérieure de 1766 à 1772 et de 1779 à 1785. On pense aujourd'hui que la rue Sainte-Thérèse aurait été nommée en l'honneur de la première religieuse de ce nom, Marie Bourdon. Entre 1907 et 1955, la rue Sainte-Thérèse sera prolongée graduellement. Du milieu des années 1950 aux années 1980, la rue Sainte-Thérèse est surnommée « la rue du Carnaval » car les riverains y sculptent des monuments de neige et de glace à l'occasion du Carnaval de Québec.

Sources

Raoul-Jobin, rue : Règlement R.V.Q. 1012 - Règlement sur le changement du nom de certaines rues, 6 février 2006; Comité de toponymie de la Ville de Québec. Liste des noms à changer avec nouveaux noms pour harmoniser l'odonymie, 2005; Fondation Historica du Canada. Encyclopédie de la musique au Canada, site Internet, 2006.

Sainte-Thérèse, rue (et ses anciens noms) : Ville de Québec. Guide odonymique de la ville de Québec 1608-1988, 1989; Sœur Claire Gagnon, archiviste au monastère de l'Hôtel-Dieu; Lebel, Jean-Marie. Propositions de modifications aux données historiques du « Guide odonymique de la ville de Québec 1608-1988 », inédit, 2e version corrigée et augmentée, Ville de Québec, juin 2000; Évaluation perceptuelle comparée du matériel odonymique de deux secteurs urbains, Saint-Sauveur et Saint-Louis-de-France, p. 31; Carte de 1858 d'Alfred Hamel, AVQ (Geddès); Grand Larousse universel, 1995, vol. 7 (Geddès); Carte de 1875 de Paul Cousin, AVQ (Charlotte); Règlement 16 du 12 mai 1911, règlement 990 du 10 novembre 1955 (prolongations); Dictionnaire biographique du Canada, vol. I, p. 116 (Bourdon).

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