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Toponymie

Fiche

Sillery

côte de

19 juin 2006

Sillery

Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge

Église , côte de l' ; Puiseaux , route de ; Saint-Richard , chemin ; Sillery , côte de ; Tilly , route de

quartier de

2004

Sillery

Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge

Le quartier de Sillery fait partie de l'arrondissement de Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge. Ses limites sont sensiblement les mêmes que celles de l'ancienne ville du même nom.

La côte de Sillery a été dénommée dans le cadre de l'harmonisation des noms de rues, rendue nécessaire par le regroupement municipal du 1er janvier 2002. Connue sous ce nom dès le début du 19e siècle, elle existait déjà sous le Régime français. En effet, son tracé correspond à celui d'un chemin, perpendiculaire au fleuve Saint-Laurent, qui bornait la seigneurie de Sillery et la terre de Saint-Michel, ou Pointe-à-Puiseaux, aux 17e et 18e siècles. Avec le chemin du Foulon sur les berges, ainsi que les chemins Saint-Louis et Gomin sur la falaise, tous parallèles au fleuve, la côte de Sillery fait partie des principaux axes qui ont structuré le développement de la ville éponyme.

En 1639, Noël Brulart ou Brûlart de Sillery (1577-1640) acquiert les droits sur l'anse Kamiskoua-Ouangachit, « endroit où l'on vient pêcher », dans la seigneurie concédée deux ans auparavant à François Derré de Gand (?-1641). Il cède aussitôt ce territoire aux Jésuites pour qu'ils y fondent une mission destinée à évangéliser les Algonquins, les Montagnais et les Hurons, habitués des lieux. La mission, dédiée à Saint-Joseph, est établie sur le site occupé aujourd'hui par la Vieille Maison des Jésuites, sur le chemin du Foulon. En 1647, avec la construction de la chapelle Saint-Michel, la vie paroissiale s'organise. L'année suivante, les Jésuites commencent à concéder des terres à des colons. Puis, en 1651, ils concèdent la seigneurie aux Amérindiens convertis. Celle-ci s'étend vers le nord depuis le fleuve jusqu'aux territoires actuels de L'Ancienne-Lorette et d'une partie de l'arrondissement des Rivières. Avec les années, les Amérindiens déserteront la mission et le territoire retournera aux Jésuites, à nouveau seigneurs de 1699 à 1773, date où tous les biens des Jésuites du Canada sont saisis par la Couronne.

Au 19e siècle, Sillery connaît une grande prospérité grâce au commerce du bois et aux chantiers navals qui s'installent dans les anses. Des quartiers ouvriers s'y développent tandis que les marchands de bois et les armateurs, pour la plupart d'origine britannique, se font construire de luxueuses villas sur la falaise. En 1856, la municipalité de la paroisse de Saint-Colomb-de-Sillery voit le jour, un an après les paroisses religieuses de Saint-Colomb (auj. Saint-Michel) et de St. Michael, celle-ci desservant la communauté anglicane. En 1861, la municipalité compte plus de 3 500 habitants, en majeure partie des ouvriers. Elle poursuit son expansion au 20e siècle, surtout dans l'après-guerre et au cours des années 1960, marquées par l'urbanisation. Elle obtient le statut de cité en 1947 et celui de ville en 1980, adoptant en même temps le nom de Sillery. Depuis 2002, Sillery fait partie de la nouvelle ville de Québec.

Anciens toponymes
La côte de Sillery portait auparavant le nom de côte de l'Église. Elle était connue au 17e siècle sous le nom de route de Puiseaux, car elle longeait la terre de Pierre de Puiseaux (vers 1566-1647), soit la terre de Saint-Michel, à la limite de la seigneurie des Jésuites à Sillery. Elle a pris le nom de route de Tilly lorsque cette propriété est passée en 1648 à Charles Legardeur de Tilly (1614-1695), gouverneur de Trois-Rivières de 1648 à 1650. Au début du 19e siècle, la route s'appelait tout simplement côte de Sillery, puis, à partir de 1847, on l'a désignée par le nom de chemin Saint-Richard. Cette année-là, en effet, une chapelle dédiée à saint Richard est aménagée dans l'ancienne résidence de Patrick McInenly à la Pointe-à-Puiseaux. Le choix de saint Richard (vers 1197-1253), prélat anglais, évêque de Chichester, est dû sans doute aux Irlandais, alors majoritaires dans ce secteur. Finalement, en 1854, année de la construction de l'église de Saint-Colomb (Saint-Michel-de-Sillery), le chemin Saint-Richard est devenu la côte de l'Église.

Sources

Sillery : Résolution CV-2006-0495 de la Ville de Québec, 19 juin 2006 (côte de); Sillery 1637-2001, Ville de Sillery, 2001; Commission de toponymie du Québec. Noms et lieux du Québec : si chaque lieu m'était conté, 1997, cd-rom; Site Internet de la Ville de Québec (quartier).

Église, côte de l' (et ses anciens noms) : Règlement 98, avril 1924, Procès-verbaux du Conseil de ville de Sillery, vol. V; Dussault, Clément-T. Guide toponymique de Sillery, Archives de la ville de Sillery, 1985; Bernier, André. Le vieux-Sillery, Québec : Ministère des affaires culturelles, Direction générale du patrimoine, Cahiers du patrimoine; 7, p. 5; Lamontagne, P.-A. L'histoire de Sillery 1630-1950, Sillery, 1952, p. 32, 68-69, 98-100; Dorion-Poussart, Nicole. Une promenade sur la Côte de l'Église : l'occasion de revivre une tranche de notre histoire, Société d'histoire de Sillery, 1995, p. 10-11; Album-Souvenir des centenaires de Sillery, publié par Les Centenaires de Sillery inc., 1956; Jacques, Hélène et Carl Grenier. Désignation systémique en odonymie urbaine : le cas de la C.U.Q. - Sillery, G.E.C.E.T., Université Laval, 1974; Commission de toponymie du Québec. Liste des odonymes par municipalité - Sillery, 2002; Lambert, Serge et Caroline Roy. Une histoire d'appartenance, Québec et la vallée de la Jacques-Cartier, Les Éditions GID inc., Sainte-Foy, 2002, p. 379; La vie des saints, site Internet, 2004.



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