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Communiqué

Appareils à combustible solide : estimation des émissions de particules fines

Québec, le 9 février 2024 La Ville de Québec estime que les appareils de chauffage à combustible solide, tels que les foyers d’ambiance, contribuent de façon non négligeable à la pollution atmosphérique sur son territoire.

Selon le rapport Mon environnement, ma santé (CIUSSS, 2023), les particules fines sont les plus nocives pour la santé, et ce, même à de très faibles concentrations. Entre 2000 et 2015, pour les territoires des centres locaux de services communautaires de Limoilou-Vanier et de Québec–Basse-Ville, il est estimé que l’exposition aux particules fines atmosphériques aurait contribué au développement de l’asthme chez environ 288 enfants. En ce qui concerne les décès par cardiopathie ischémique, il est estimé que l’exposition aux particules fines aurait contribué à 495 décès. À l’échelle du Québec, selon une étude de Santé Canada, les particules fines provenant du chauffage au bois tuent 1 400 personnes par année. 

Les mesures prises par la Ville quant à l’utilisation des appareils de chauffage à combustible solide visent entre autres à améliorer ce triste bilan. Québec est la première ville au Québec et au Canada à utiliser les alertes préventives, car elle place la santé de ses citoyens et la qualité de l’air sur son territoire au cœur de ses préoccupations.

À des fins pédagogiques, une comparaison a été faite entre les émissions de particules fines de ces appareils de chauffage et l’incinérateur. Voici les détails de cette comparaison.

Le chiffre de 143 foyers, qui a été véhiculé ces derniers jours, a été calculé en faisant l’hypothèse d’une fréquence d’utilisation attendue d’un foyer au cours d’une année, soit une utilisation estimée à deux fois par semaine pendant quatre heures sur une période de cinq mois.

Nous avons aussi utilisé une hypothèse d’émissions d’un poêle à bois non certifié EPA partagée et échangée depuis plusieurs années entre les différentes parties prenantes (ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Santé publique, industrie, etc.). Cette estimation est une moyenne pour les différents types de foyers (cheminée ouverte, foyer fermé, foyer en verre, etc.) qui varie entre 60 et 100 g/h de particules. Cette moyenne peut également varier en fonction de différents facteurs comme le type de bois utilisé, la conception du poêle, son âge, son entretien, la méthode d’allumage, s’il est utilisé les portes ouvertes ou fermées, etc. Nous avons donc choisi d’utiliser une valeur médiane de 80 g/h comme donnée d’émissions d’un poêle à bois non certifié EPA. 

Dans un second temps, ce calcul intègre une référence provenant du rapport Mon environnement, ma santé, de la US Environmental Protection Agency (US EPA, 2014). How to Implement a Wood-Burning Appliance Changeout Program.

Nous avons jugé pertinent de prendre en référence les données partagées par un organisme indépendant, tel que l’EPA, pour établir cette comparaison. Dans le tableau de la page 5 du document de l’EPA, les émissions relatives de particules fines pour un certain nombre d'appareils sont présentées. Cela présente donc une comparaison des émissions moyennes de particules émises par différents équipements pour développer une même puissance dans des conditions équivalentes. Dans ces conditions, il est donc tout à fait approprié d’utiliser ce ratio si ces équipements, toujours d’une même puissance, fonctionnent dans ces conditions, pendant une heure. Il est évident qu’il y a des disparités entre les différents foyers d’ambiance sur notre territoire, mais ce calcul se veut un repère pour établir un ordre de grandeur et remettre en perspective les quantités de particules émises. 

Pour mieux comprendre l’impact du chauffage au bois durant une période de mauvaise qualité de l’air, le tableau ci-dessous présente une comparaison des émissions pendant une heure d’opération de l’incinérateur et des différents types d’équipements de combustion du bois. Encore une fois, compte tenu des hypothèses, il est important de retenir l’ordre de grandeur exprimé plutôt que le chiffre exact. 

Le calcul présenté pour l’incinérateur utilise la quantité de particules fines émises en 2021 et déclarées dans le cadre du Règlement sur la déclaration obligatoire de certaines émissions de contaminants dans l’atmosphère, soit 11 tonnes. Bien que l’incinérateur fonctionne en tout temps, les quatre fours ne sont pas toujours en opération en même temps, une moyenne du taux d’émission pour 2021 a donc été calculée sur la base du nombre d’heures dans une année (24 heures x 365 jours = 8 760 heures). 

Appareils de chauffage (poêles et foyers) 

Taux d’émission (g/h) 

Nombre d’appareils équivalant à l’incinérateur pour 1 heure 

Incinérateur 

1 255,7

N/A

Poêle certifié (2020)  

3e génération 

2,5

502

(1255,7 / 2,5)

Poêle certifié (2015)  

2e génération 

4,5

279

(1255,7 / 4,5)

Poêle certifié (progressivement dès 1988) 
2e génération 

7,5

167

(1255,7 / 7,5)

Poêle non certifié à 60

60

21

(1255,7 / 60)

Poêle non certifié à 80

80

16

(1255,7 / 80)

Poêle non certifié à 100

100

13

(1255,7 / 100)

Foyer d’ambiance s’il est estimé d’émettre 6 fois plus qu’un appareil à 60 g/h *

360

4

(1255,7 / 360)

Foyer d’ambiance s’il est estimé d’émettre 6 fois plus qu’un appareil à 80 g/h *

480

3

(1255,7 / 480)

Foyer d’ambiance s’il est estimé d’émettre 6 fois plus qu’un appareil à 100 g/h *

600

2

(1255,7 / 600)

*   Si deux appareils à combustion solide développent une même puissance pour une même durée, le ratio de 6 entre le taux d’émission d’un foyer d’ambiance par rapport à un appareil non certifié demeure valide.  

Si nous faisons l’hypothèse que l’EPA n’est pas assez conservatrice dans ses données, nous pouvons aussi diminuer par deux le ratio établi et nous arrivons aux chiffres suivants :  

Foyer d’ambiance s’il est estimé d’émettre 3 fois plus qu’un appareil à 60 g/h 

180

7

(1255,7 / 180)

Foyer d’ambiance s’il est estimé d’émettre 3 fois plus qu’un appareil à 80 g/h 

240

5

(1255,7 / 240)

Foyer d’ambiance s’il est estimé d’émettre 3 fois plus qu’un appareil à 100 g/h 

300

4

(1255,7 / 300)

Malgré toutes les hypothèses, nous pouvons retenir : 

  • 1 heure d’utilisation de 200 à 500 poêles à bois certifiés = 1 heure d’opération de l’incinérateur;
  • 1 heure d’opération de quelques dizaines (entre 13 et 21) de poêles à bois non certifiés = 1 heure d’opération de l’incinérateur;
  • 1 heure d’opération de quelques unités (entre 2 et 7) de foyers d’ambiance = 1 heure d’opération de l’incinérateur. 

Nous estimons entre 25 000 et 30 000 les équipements présents sur notre territoire. Si l’ensemble de ces équipements sont en fonction durant 1 heure lors d’une période de mauvaise qualité de l’air, cela représente les émissions de particules de nombreux « équivalents incinérateurs » sur le territoire.

Pour établir un portrait plus précis du nombre d’équipements, nous demandons à nos citoyens de compléter la déclaration obligatoire par l’entremise du formulaire disponible en ligne à l’adresse suivante : Poêles et foyers intérieurs (quebec.qc.ca).

Cet inventaire permettra, entre autres, de communiquer directement avec les propriétaires lors des prochaines périodes où nous aurons à suspendre temporairement l’usage des équipements de chauffage à combustible solide.

Rappelons aussi que l'incinérateur possède trois niveaux de filtration de ses fumées avant qu’elles ne soient émises dans l’atmosphère. Dans un premier temps, les cendres volantes et les gaz de combustion transitent par des électrofiltres. Ensuite, les gaz passent dans une tour de refroidissement qui diminue le volume de gaz et circulent ensuite dans un réacteur à venturi où est injecté un mélange de charbon activé et de chaux hydratée qui neutralise les gaz acides. Finalement, les particules de chaux et les autres phases solides présentes sont captées dans un dépoussiéreur à manches filtrantes.  

Quelles sont les mesures utilisées pour interdire et lever l’interdiction de l’utilisation des appareils?

Cette semaine, la Ville a pris la décision d’interdire temporairement l’usage des appareils à combustible solide puisque les divers modèles de prévisions indiquaient une dégradation de la qualité de l’air dans les jours à venir. Notamment, au matin du mardi 6 février, le modèle du programme Info-smog indiquait la prévision d'un indice de la qualité de l'air (IQA) « mauvais » pour la soirée du mercredi 7 février et la cote air santé (CAS) d’Environnement Canada prévoyait un « risque modéré pour la santé (4) » pour cette même période.  

L'interdiction d’utilisation d'un appareil à combustible solide sur l'ensemble du territoire de la ville de Québec, prescrite par l'ordonnance PCE2024-QA-01, a été levée à partir de 6 h, le vendredi 9 février 2024, sur la base des prévisions suivantes :

Au matin du jeudi 8 février, les modèles prévisionnels indiquaient un IQA « acceptable » et une CAS « risque modéré pour la santé (4) » pour jeudi et jeudi soir. Les modèles d’Info-smog et d’Environnement Canada prévoyaient pour le vendredi 9 février un IQA demeurant « acceptable » et une CAS « risque faible pour la santé (3) ».

Afin de réduire le nombre de journées de smog sur le territoire, la Ville cherche à limiter les périodes d’interdiction d’usage des équipements de combustion du bois aux moments précédant une période où les prévisions indiquent une dégradation de la qualité de l’air. 



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