Le frère Marie-Victorin (1885-1944), né Conrad Kirouac, est originaire de Kingsey Falls (Centre-du-Québec) et a grandi à Québec, dans le quartier de Saint-Sauveur. À l'âge de 16 ans, il entre chez les Frères des écoles chrétiennes dans l'intention de devenir enseignant. Sa santé précaire l'oblige toutefois à suspendre ses activités pour des périodes plus ou moins longues. Pendant ces temps d'arrêt, il se consacre à l'étude de la botanique, science pour laquelle il développe une véritable passion. À partir de 1905, il enseigne au collège de Longueuil tout en continuant à étudier les plantes. Nommé professeur de botanique à l'Université de Montréal en 1920, il y fonde l'Institut de botanique en 1922.

Marie-Victorin publie Récits laurentiens (1919) et Croquis laurentiens (1920), dans lesquels il fait preuve d'un réel talent d'écrivain. Son œuvre maîtresse demeure toutefois la célèbre Flore laurentienne, parue en 1935. Somme de trois décennies de recherche, cet ouvrage est toujours considéré par les botanistes comme l'outil de référence par excellence. À travers son œuvre d'enseignant et d'écrivain scientifique, Marie-Victorin s'attache à répandre le goût des sciences, alors peu valorisées au Québec. Il collabore d'ailleurs à la création du Jardin botanique de Montréal (1931) et des Cercles des jeunes naturalistes.

Marie-Victorin est mort à Saint-Hyacinthe des suites d'un accident de la route. L'herbier de 65 000 spécimens, qu'il a constitué lors de ses excursions au Québec et en Ontario, est conservé aujourd'hui à l'Institut de botanique de l'Université de Montréal.